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TTIP, ne Mélenchon pas tout ! 

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Bruxelles

Le TTIP est le Transatlantic Trade and Investment Partnership, il s’agit d’un partenariat en pleine négociation entre l’UE et les USA. Sans doute le plus important accord commercial jamais négocié, il provoque à la fois un entrain et une méfiance envers des potentielles conséquences sur les économies respectives. Si vous n’avez jamais entendu parler du poulet au chlore c’est ici que ça se passe !

L’in­for­ma­tion sur ce par­te­na­riat n’a que très peu été re­layée par les prin­ci­paux mé­dias dans les pays eu­ro­péens. Mais sur­tout aucun débat n’a en­core été lancé, il ne s’agit pour­tant pas d’un sujet banal. Au contraire, quand il sera opté (s’il l’est) il ré­vo­lu­tionnera sans doute notre fonc­tion­ne­ment, notre consom­ma­tion et sur­tout toutes les ré­gu­la­tions et normes eu­ro­péennes.

C’est ainsi que nous nous sommes rendus à la confé­rence or­ga­ni­sée le 25 mars par le groupe GUE (Gauche Uni­taire Eu­ro­péenne), il fal­lait bien com­men­cer par trou­ver des ré­ponses et des points de vue.

Le TTIP pro­met « un chan­ge­ment fon­da­men­tal dans les deux so­cié­tés » com­mence par sou­li­gner Jean Luc Mé­len­chon, co­pré­sident du Parti de Gauche en France et dé­puté eu­ro­péen. Ce­pen­dant « toute la sphère mé­dia­tique est res­tée dans l’igno­rance ».  Du­rant la confé­rence les dif­fé­rents pro­ta­go­nistes ont dé­fini le TTIP comme une co­hé­rence de ré­gu­la­tion et non un vrai traité com­mer­cial. En effet cet ac­cord pré­voit de lis­ser la ré­gu­la­tion eu­ro­péenne et amé­ri­caine pour les rendre com­pa­tibles. Or il est fa­cile de s’aper­ce­voir que les deux ré­gu­la­tions sont très dif­fé­rentes, ainsi une par­tie de la crainte des op­po­sants vient du fait qu’il ris­que­rait de sup­pri­mer cer­tains prin­cipes eu­ro­péens. Par exemple le prin­cipe de pré­cau­tion ris­que­rait de sau­ter au pro­fit du sys­tème amé­ri­cain, dans le­quel un pro­duit peut être com­mer­cia­lisé jus­qu’à ce que l’Etat prouve sa no­ci­vité. Cela cor­res­pon­drait à un énorme re­tour en ar­rière du point de vu de la pro­tec­tion des consom­ma­teurs. De plus, le dan­ger vien­drait aussi d’une fa­vo­ri­sa­tion et donc d’un dé­ve­lop­pe­ment d’un vé­ri­table dum­ping so­cial et fis­cal sur un mar­ché réunis­sant 78 Etats (50 amé­ri­cains et 28 eu­ro­péens). Enfin si des pro­jets comme l’har­mo­ni­sa­tion de la fis­ca­lité des en­tre­prises eu­ro­péennes ou des sa­laires sem­blaient déjà dif­fi­ciles, ils se­ront in­en­vi­sa­geables avec le TTIP.  

Le len­de­main de la confé­rence était mar­qué par le pas­sage du Pré­sident des Etats Unis, Ba­rack Obama à Bruxelles. Du­rant la confé­rence de presse du som­met UE–USA, le dis­cours pro­noncé était tout autre. Le pré­sident du Conseil Eu­ro­péen, Her­man Van Rom­puy, le pré­sident de la Com­mis­sion, José Ma­nuel Bar­roso et le pré­sident des Etats-Unis, Ba­rack Obama, ont dé­ve­loppé un ar­gu­men­taire basé sur les consé­quences po­si­tives d’un tel par­te­na­riat. Ce n’est « pas seule­ment pour le com­merce », ce Traité consti­tuera un « le­vier pour la crois­sance et l’em­ploi », et de­vrait rap­por­ter à une fa­mille eu­ro­péenne de quatre per­sonnes 545 euros par an, ex­plique le pré­sident de la Com­mis­sion. Ils ont néan­moins in­sisté sur la né­ces­sité de le mettre en place cor­rec­te­ment « we have to do it right », sou­li­gnant ainsi l’am­pleur d’un tel par­te­na­riat et les im­por­tantes consé­quences qu’il aura. Le Pré­sident amé­ri­cain s’est em­pressé de pré­ciser qu’un tel Traité n’a pas pour but une baisse des normes en­vi­ron­ne­men­tales ou sa­ni­taires, mais bien un ap­pro­fon­dis­se­ment de ces der­nières.

Af­faire à suivre…et de très près !