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Trois visages à retenir des DS Brussels Fashion Days

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Bruxelles

En marge du défilé d'ouverture peu convaincant, Cafébabel Bruxelles a trouvé les vraies héroïnes de la soirée, donnant une vision intelligente et élégante de la mode. Portrait de fashion ladies acharnées, hors des sentiers battus. 100 % made in Belgium. 

Encore une fois, le diction populaire avait raison : une sobriété bien incarnée vaut mieux qu'une extravagance mal placée. Malheureusement, dans l'industrie de la mode, quand les « m'as-tu vu » sont de sortie, l'élégance semble laisser pantoise. Le 14 octobre au Square, après une heure d'attente, le défilé inaugurant les trois jours de la mode bruxelloise a commencé. Malaise. Faussement subversif et nullement original, le show a semblé décevoir une partie des spectateurs.

À vrai dire, le véritable intérêt de cette soirée d'ouverture était au sous-sol. Les « pop-up stores » (nom snob pour employer le mot stand) présentaient des jeunes marques de prêt à porter originales, plus classes que les collections présentées lors du show. Cafébabel Bruxelles en a retenu trois d'entre elles, toutes incarnées par des femmes.

L'histoire sans fin de Lauriane Milis

Si MIA chantait pour H&M en avril 2016 « Rewear It », Lauriane en a fait une réalité. Cette Bruxelloise de 28 ans collecte en masse des vêtements déjà portés qu'elle découpe, re-design et assemble (en pièce unique) pour leur donner une seconde vie. La philosophie de sa marque, Wear a story, est double: écolo et nostalgique, car, avec elle, le vécu imprègne le tissu. Ayant commencé par des études de gestion, maintenant professeur de couture, cette jeune battante a réussi son pari : proposer une collection éthique, jeune et bien pensée.

Le wax solaire de Siré Kaba

Triple casquette pour cette Molenbeekoise d'origine guinéenne de 35 ans : mère, chargée de communication et créatrice d'Erratum Fashion. « Le mélange des cultures est primordial. Il est important pour moi d'aborder une approche nouvelle et de poser un nouveau regard sur la mode » nous confie t-elle. L'esprit de sa marque combine les imprimés ethniques et poétiques dans des coupes modernes. Siré confond ainsi les horizons, pour des femmes fières d'être citoyennes du monde. Économe jusqu'au bout, elle utilise les chutes de ses tissus pour confectionner des nœuds papillons.

La « slow fashion » de An Buermans

Contre les rendements excessifs des grandes enseignes dans lesquelles elle a travaillé, et les demandes trop commerciales de ses supérieurs, An Buermans a préféré se consacrer au « slow » fashion. Opposé au « mass fashion » (H&M, ou Zara par exemple), son concept utilise tout les codes d'une mode raisonnée. Comment ? En ne proposant qu'une collection par an, combinant vêtements d'été et d'hiver, que An fait fabriquer en Belgique, avec des tissus de qualité qui peuvent durer des années. Une mode locale pour les locaux, qui réduit l'empreinte carbone au maximum. À la limite de l'activisme, An, 35 ans, s'engage aussi dans des projets tels que « The Showroom », une plateforme pour les designers créatifs.