Participate Translate Blank profile picture
Image for Tranches de VIE: le volontariat en entreprise pour le meilleur ou pour le pire!

Tranches de VIE: le volontariat en entreprise pour le meilleur ou pour le pire!

Published on

Société

Ceux qui l’ont vécu en parlent le mieux : le volontariat international (ou VI) offre la possibilité aux jeunes de 18 à 28 ans de travailler à l’étranger, dans une entreprise ou une administration. Témoignages sans concessions.

Pour certains, décrocher un « VI » s’avère mission impossible, comme pour ce Bac + 5 qui a étudié et travaillé dans plusieurs pays et a envoyé, en vain, 200 candidatures. Pour d’autres, en revanche, la recherche est d’une simplicité enfantine, on a vu un jeune diplômé enchaîner dans la même société un stage et un VI et un autre, trouver le sien « en admirant des photos d’avions sur le stand EADS », pour ainsi dire, par chance… Alors, la sélection : une question de hasard ? Pas sûr. Le décalage entre l’offre et la demande (40 000 demandes pour 2 000 postes par an) brosse l’état des lieux de ce marché… saturé.

« Je voulais partir en Asie mais j’ai élargi mes recherches en ciblant plus la mission et non la destination... »

Conseils des anciens VI : pour être efficace, il faut contacter directement les entreprises qui mettent parfois en ligne leurs offres, acquérir de l’expérience car, compte tenu du niveau des postulants, les recruteurs s’intéressent de plus en plus aux jeunes salariés... Ne pas hésiter, comme Céline Caulier, à réviser ses ambitions à la baisse : « Je cherchais à partir en Asie ou aux Etats-Unis. Puis j’ai élargi mes recherches en ciblant la mission et non la destination. »

Le VI, on pourrait en dire bien des choses ! Par exemple, pour pasticher Edmond Rostand, en variant le ton…

-Folklorique, quand François-Xavier se retrouve à expliquer aux vieux sages le déroulement des opérations : « Le chef de village me conduit chez le marabout puis prie pour nous. »

- Cocasse quand, dans la structure en France, on ne connaît pas le principe du VI, ce qui, pour la comptabilité, soulève quelques problèmes !

- Eprouvant, pour Ronan Lemolgat qui, suite à des problèmes de visa avec Inde, à dû cesser son VIE. « Heureusement, l’entreprise m’a réaffecté dans son bureau chinois. Ils avaient déjà investi dans la formation et le logement. Du reste, je demeure moins cher qu’un expatrié. Ils n’avaient pas envie de me voir partir à la concurrence. »

- Irritant, pour François-Xavier selon qui « le VI est parfois vu comme un stagiaire irresponsable » et qui se déclare « déçu par l’attitude du groupe qui a interdit à tous les VIE de conduire dans la brousse au Sénégal suite à la mort d’un VIE au Niger ».

- Déprimant. Le manager de Charlotte a été licencié. Depuis, elle n’a plus d’encadrement. « J’ai alerté, en vain. Les autres VIE résolvent des énigmes sur Internet, c’est dire les missions qui nous sont confiées ! En résumé, ce qui me manque dans mon VIE : du travail ! » Rien que ça…

- Choquant. « Un responsable m'a avoué que si l'entreprise voulait se séparer d’un VI sans raison valable - j'entends la faute professionnelle stipulée dans notre contrat - elle le peut sans problème », rapporte Dude.

- Gratifiant, quand l'entreprise prend en charge tous les frais de logement. « Nous sommes très aidés : une personne s’occupe, parmi ses missions, de l’intégration des VIE et des avocats nous aiguillent », ajoute Yaëlle Pibouleu au Panama.

- Grisant. Lors de son VIA, Aurélien Painchaud a participé, derrière le panneau France, à une réunion du Conseil des 27 !

Que reste-t-il d’un VI ?

Les VI reconnaissent que l’expérience les a rendus plus ouverts et plus clairs sur leurs souhaits professionnels. Ainsi, François-Xavier reconnaît qu’il n’est pas « fait pour vivre en Afrique ». « Je travaillerai plutôt en Amérique Latine », estime-t-il. Heureux de témoigner, ils ne sont pas avares en conseils. « Rester humble », « se servir de ce tremplin professionnel », recommandent-ils. François-Xavier rappelle que, « comme pour tout contrat, il faut être vigilant sur les conditions. » Le dispositif connaissant un succès grandissant, il sera plus valorisé d’ici la fin de l’année. Il sera par exemple comptabilisé dans le quota français de jeunes en alternance ou en apprentissage. Alors avis aux amateurs. Français et Européens !