Train of thought : 100 ans de voyages en Transsibérien

Published on December 19, 2016

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En 2016, le Transsibérien, la plus longue voie ferrée au monde, reliant l'Europe à l'Asie sur 9289 km de Moscou à Vladivostok, a fêté son 100e anniversire. Le photographe français Damien Rayuela nous invite à bord de son « train de pensée » (Train of thought) à travers la Chine, la Russie et la Mongolie, et nous donne un aperçu du vécu et des impressions des passagers.

Le Transsibérien n’est pas un train de touristes. C’est d’abord et avant tout un moyen de transport public. Le Transsibérien est un moyen de transport très spécial, où les sens sont affutés par le bercement constant du train, par l’espace confiné qu’il faut partager jour et nuit avec des étrangers, et par ces paysages hypnotisants qui dévoilent le monde extérieur. Quand je passe d’un compartiment à un autre dans le train, j’observe les autres passagers perdus dans leurs pensées, qui regardent par la fenêtre ce panorama de plaines marécageuses et de forêts de pins et de bouleaux. All induced in a reverie that is one of the pleasures of train travel, we look outside yet most of the time with our attention inward… Anzor (25), du Kazakhstan : « Quand on voyage, on en revient à nos croyances spirituelles, à nos vraies valeurs. On ne prête plus attention aux choses matérielles et aux routines quotidiennes. Le Transsibérien me donne le temps de penser, de mieux comprendre qui je suis, d’où je viens et combien j’apprécie et j’aime ma famille ». Jusqu’à l’émergence d’un village qui vient briser la monotonie des paysages et qui te fait te demander à quoi ressemble la vie là-bas, comme dans les peintures de Levitan, on est au milieu de nulle part. L’écrivain américain Ian Frazier a dit à propos de la Sibérie : « C’est plus une idée qu’un lieu » Tanya Chong (27) de Londres, au Royaume-Uni : « Je veux me constituer de nouveaux souvenirs avec les gens autant que je veux voir défiler les différents visages du monde – j’espère trouver un bon équilibre entre les deux ! » La distance, le lieu et le temps se confondent pour créer quelque chose qu’unique. Su Myat Naing Aung, de Yangon (Rangoun), Myanmar : « Quand je vois l’étendue du pays, les énormes montagnes et l’immense Lac Baïkal avec sa surface sans limites rejoignant l’horizon, je me rends soudain compte que mes problèmes sont insignifiants. Je me sens vraiment apaisée parce je ne pense pas au passé et je ne m’inquiète pas du futur, je profite simplement du présent ». La vitre est comme un écran de cinéma, mais de quel côté suis-je ? Wagon de pensée.