Toute l’Europe dans une assiette : à chacun son festin
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Le soir du réveillon de Noël, que font les Européens ? Ils mangent. Les saveurs et les couleurs des plats qu’ils cuisinent se déclinent à l’infini. Mais attention, certaines habitudes culinaires peuvent surprendre. Tour d’Europe des plats traditionnels et… intrigants.
Peut-être serez-vous le prochain à profiter de l’hospitalité de vos voisins un soir de Noël. Pour vous éviter une déconvenue, et la drôle de mine que vous feriez sûrement face aux mets inhabituels qui pourraient vous être servis ce jour-là, nous vous invitons à un petit tour de table des plats les plus atypiques. Car en Pologne, la tradition de Noël veut tout d’abord qu’un couvert de plus que le nombre de convives soit ajouté à la tablée. Le passant qui souhaite se joindre au repas de Noël est généralement reçu chaleureusement. De même en Espagne, les visiteurs sont souvent régalés de multiples gourmandises comme les « mantecados », des petits gâteaux sablés au saindoux, les « roscos », des biscuits au vin ou encore les « polvorones », biscuits à la cannelle. Ils peuvent aussi recevoir un panier en osier rempli de produits régionaux : amandes, huile d'olive, chorizo, fruits secs… Alors, découvrez un panorama des traditions culinaires européennes les plus étranges.
Puisque nous sommes en Pologne, restons-y. Un visiteur n’échapperait pas à l’ensemble des 12 plats traditionnellement sans viande qui associent des produits des champs, des vergers, des forêts et des eaux (en général du poisson en gelée et plus particulièrement de la carpe, le plat royal des polonais). On vous servirait également de la soupe aux betteraves accompagnée de crêpes roulées avec de la choucroute et des champignons. En dessert, vous dégusterez un gâteau aux graines de pavot, le « Makowieck ».
En Roumanie, tout est bon dans le cochon : le pâté, les saucisses, les côtelettes… Et tout est fait maison ! La famille se réunit pour égorger une ou plusieurs bêtes. Viennent ensuite la répartition des abats et des morceaux de viandes. Lors du repas, on rajoute également quelques assiettes de charcuterie.
De l'autruche ou de la dinde ?
En Allemagne, le réveillon est très gourmand d’où son surnom de « réveillon du ventre plein ». La dinde, les «Knödel», des boulettes de pomme de terre et le chou rouge règnent également en maître sur ce repas familial. Le « Christstollen » est le gâteau traditionnel de Noël. Il date du Moyen-âge et est originaire de Dresde. Sa forme représente le Christ enfant dans ses langes.
En Belgique, le menu se compose la plupart du temps de gibier ou de dinde mais des nouveaux plats comme l'autruche ou le kangourou ont aussi fait leur apparition sur les tables depuis quelques années. En Wallonie, on se régale de tripes à « l'djotte », aussi appelées boudin vert à cause de leur farce de chou vert. Un incontournable. Il est aussi de coutume de déguster les « cougnous » ou « cougnolles », des brioches en forme de l'enfant Jésus.
Pudding contre bûche glacée
Les Français, quant à eux, mettront un point d’honneur à vous servir un plateau d’une demi-douzaine d’huîtres citronnées par personne ou des escargots de Bourgogne à la sauce au beurre et à l’ail. Le traditionnel foie gras et ses confits sont servis par ailleurs de manière tout aussi solennelle. Attention, à ne pas l’étaler sur votre pain comme du simple pâté ! En dessert, vous goûterez la fameuse bûche de Noël, gâteau à la crème ou glacé.
La dinde farcie aux marrons en France et à la sauge et aux oignons en Grande-Bretagne met en émoi les papilles gustatives des non initiés. Le plus intrigant, de l’autre côté de la Manche, reste cependant le Christmas pudding, un mélange de blé mondé et bouilli dans du lait agrémenté d'épices, de pruneaux, de muscade. Les Anglais, mais aussi les Irlandais, ont fait de ce dessert à la texture indéfinissable un mythe, dont la préparation commence dès le mois de novembre. Le dernier dimanche avant Noël, la famille se réunit pour « tourner » le pudding en faisant des vœux.
Du poisson à la lessive en Suède
En Suède, on commence le repas par une entrée spéciale qu’on appelle les « smörgasbord » : du hareng mariné aux oignons accompagné de blinis avec de la crème, des cornichons « malossol » conservés uniquement dans du sel et sans vinaigre, du pain noir, du pâté de foie, des saucisses fumées, du porc en gelée, des boulettes, du gratin d'anchois, et surtout un jambon entier en saumure et bouilli ou rôti. Vient ensuite le « lutfisk » ou « poisson à la lessive » ! Il s'agit d'un colin séché trempé à la lessive de soude pour l'attendrir.
En Italie, les spécialités sont plutôt sucrées. Au nord, on mange le « Panettone », une brioche sucrée truffée de raisins et fruits confits. Au centre, le « Panforte » est la spécialité de la ville de Sienne, à base d'amandes, de fruits confits, d’épices et de miel. Et enfin au sud, on préfère les « Struffoli », des beignets au miel parsemés de fruits confits, une spécialité napolitaine.
Au Portugal, le repas s'organise traditionnellement autour d'une dinde mais ne vous étonnez pas de voir souvent dans vos assiettes de la morue cuite à l'eau, accompagnée de pommes de terre et de choux cuits… à l'eau aussi.