Tourisme 2.0 en Espagne : au-delà des plages...
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Jean-Yves PréaultCulture, climat, patrimoine historique, gastronomie ou « fiesta » sont autant de concepts clés qui permettent à l'Espagne de conjuguer le terme « tourisme » avec ceux de croissance, optimisme et relance économique. Sommes-nous en train de nous adapter à une économie 2.0, dominante en Europe ? Au Self-Service ou, dit d'une manière plus élégante, au Fallo da Te ?
Selon l'Organisation mondiale du tourisme, L'Espagne se maintient à la troisième position dans le classement des pays accueillant le plus de visiteurs et menace d'enlever la deuxième place à la Chine. Une enquête réalisée récemment par Egatur pour le ministère de l'Industrie montre que la dépense quotidienne moyenne par touriste en Espagne a augmenté de 4,4%, soit de 116 euros, chiffre qui atteint 994 euros en moyenne pendant tout le séjour du visiteur.
Alerte dans le secteur hôtelier
Bien que l'hébergement hôtelier représente toujours 64,9% du marché, les réservations de maisons et d'appartements par le biais de plateformes en ligne comme Wimdu frisent les 35,1%. Ce chiffre fait trembler le statu quo de l'industrie hôtelière traditionnelle mais dans le même temps, il a le mérite d'obliger tout le secteur à se renouveler, se recycler et à sérieusement commencer à mêler sa matière grise aux matières premières mentionnées au début de cet article. Le soleil et le sable ne sont pas suffisants.
Les packs touristiques sont en voie d'extinction. Le rapport d'Egatur met en évidence que la grande majorité des voyageurs (71,4%) n'ont pas opté pour un package, ce qui permet de conclure que la tendance au Self Service est inébranlable.
PIB et Emploi
Si nous faisions une comparaison avec les organes vitaux de l'être humain, nous pourrions affirmer que le tourisme est à l'Espagne ce que les poumons sont à notre corps. En moyenne, l'activité économique touristique représente 11% du PIB annuel, mais en détaillant par régions, celle-ci avoisine les 45%, 30% et 12% pour les Baléares, la région de Valence et l'Andalousie respectivement.
La capacité du secteur à générer des emplois n'est pas non plus négligeable. Si on prenait en compte le fait que les chiffres sont biaisés du fait de l'existence d'un marché parallèle et des salaires non-déclarés dans les secteurs du loisir et de la restauration, nous pourrions, sans exagérer, dire que le tourisme représente directement 13% du marché du travail, avec des pics comme aux Baléares ou 45,5% de la population officie dans ce secteur, ou encore en Andalousie, où il représente 12,5% des emplois.
L'Europe en quête de culture
Face à une réalité aussi frappante, il ne reste pas d'autres options à l'Espagne que de choyer son secteur touristique comme si sa vie en dépendait. Ainsi que le montrent différentes études menées par Eurostat, les étrangers qui choisissent notre pays comme lieu de vacances sont, par ordre décroissant, les Britanniques, les Français et les Allemands. Toutes des nationalités dont la dépense moyenne par habitant en produits culturels peut être jusqu'à deux fois plus élevée - à l'instar des Français - que celle d'un Espagnol dans le même domaine (116 euros), sans même mentionner la distance abyssale qui nous sépare des Suédois à ce propos (220 euros).
Ceci pourrait bien être l'une des raisons expliquant la baisse de fréquentation des touristes nordiques en Espagne ces dernières années. Nous ne pouvons pas continuer à croire que le soleil et le sable font tout. Le 2.0 n'est pas seulement un accès virtuel.
Translated from Turismo 2.0 en España, mucho más que un acceso virtual