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The Notwist : « Mélanger la pop et l’électronique, c’était dans l’air du temps »

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Culture

Marchus Acher, le guitariste et chanteur du groupe allemand répond aux questions de cafebabel.com. De Munich, ville de résidence, à Berlin et l’Europe. De l’Indé à succès.

« Theatervorplatz » de Iéna, Allemagne. Les musiciens du groupe Notwist s’apprêtent à monter sur scène alors que le festival Kulturarena touche à sa fin. Un peu avant le concert, dans le jardin du café Grünowski, Marchus Acher, le guitariste et chanteur du groupe se prête de bonne grâce à un entretien.

Alors qu’il est en train de me parler de sa scolarité et de l’accueil d’un public de fans très variés à travers l’Europe, deux énormes frelons tombés subitement d’un ciel radieux n’en finissent pas de se castagner méchamment sur la table de notre pique-nique. Tout en continuant à répondre à nos questions, Markus, un peu inquiet, les surveille du coin de l’œil.

©Nicole Bergner

Le nom du groupe The Notwist, cela signifie quoi ?

Absolument rien ! C’est un nom totalement dénué de sens. Il y a vingt ans, nous avons participé à un concours ouvert aux jeunes espoirs : le « Demokassettentest ». Nous y avons présenté une chanson. Horrible ! Même nous, on la trouvait lamentable. Mais il nous fallait bien un nom de scène pour l’occasion. On cherchait quelque chose qui marque les esprits, avec un « The » devant. Parce qu’un groupe qui se respecte porte toujours un « The » devant ! Quant au « NO », quand on est jeune, ça sonne toujours bien. (Rires)

Et la chanson ?

Ah ! Cela n’avait vraiment rien à voir avec le Notwist d’aujourd’hui. On va dire que c’était du très très mauvais punk. (Markus se met alors à chantonner).« C’est Vendredi après-midi, l’école est finie, on rentre à la maison ! »(Et là, tout le monde se marre !)

Aujourd’hui vous êtes connu, mais comment étiez-vous du temps du bahut ?

©Nancy Dröse/ kulturarena.dePlutôt près du radiateur. Ce qu’on préférait tous, c’était la fin des cours. D’ailleurs, on a souvent été recalé. Pour moi, le bac, ça a vraiment été dur dur. Quant à mon frère, il n’a même pas fini sa scolarité. Dans ce cadre là, nous étions tout bonnement trop… calme.

Pourtant, on vous présente comme un groupe hautement intellectuel. Est-ce ainsi que vous vous voyez ? Vous avez fait des études ?

A Munich, je me suis présenté à toutes sortes de maîtrises. Etudes littéraires et linguistiques, civilisation américaine… enfin tout ce à quoi on peut s’inscrire quand on ne sait pas vraiment ce que l’on veut faire dans la vie. Ensuite, j’ai commencé histoire de l’art, mais j’ai tout de suite arrêté. Je faisais déjà de la musique. Pour parler franchement, je voulais surtout faire la fête. Cependant, quoiqu’il arrive, je finissais tôt ou tard par atterrir dans un magasin de disques. Mon frère, lui, a étudié la musique, mais il n’a pas de diplôme. Quant à Max Punktezahl, notre nouveau guitariste, il est chimiste. Mais, je ne préférerais pas être étiqueté intello. D’autres groupes sont autrement plus faiseurs de discours que nous.

On lit maintenant que The Notwist est le groupe « Indé » le plus remarquable d’Allemagne ? Qu’entends-tu par ce terme, « Indie » en anglais ?

Je trouve ces observations assez imparfaites. « Indie », pour nous, ça représente encore toujours beaucoup. On emploie ce mot pour dire indépendant. Nous essayons autant que possible de rester autonomes face aux firmes, aux labels, aux sponsors et au pognon. La vieille mouvance Hardcore et toutes ses idées nous a vraiment marqués. De plus, la tendance « Indie » est pour nous avant tout un phénomène d’ordre musical. Les guitares qu’on frictionne, ça me parle .

Pendant plusieurs années, vous avez essayé de maintenir une certaine cohérence entre un son typiquement Notwist et votre environnement d’origine. Cependant, vos textes ne s’adressent-ils pas avant tout à une génération essentiellement urbaine ?

Il faut bien reconnaître que là où nous avons grandi, il ne se passe pas grand chose et surtout rien de culturel. C’est aussi une des raisons pour laquelle notre musique est empreinte de nostalgie. Je vis déjà depuis longtemps à Munich. Je dois avouer que ce n’est pas le genre d’endroit qui nous fait vraiment kiffer. La musique qui nous influence vient plutôt des très grandes villes.

Comment diffusez-vous votre musique ? Internet représente-t-il pour toi un support important ?

Pas tant que ça. Pour te donner un exemple, en chemin pour venir jusqu’ici, je me suis arrêté dans un magasin pour acheter un disque d’Ekkehard Ehlers… C’est de la musique electronique expérimentale. Nous écoutons beaucoup de trucs électroniques, mais aussi de la pop, des vieilles musiques, du jazz…

Votre public vous comprend-il ou se contente-t-il de vous aduler ?(La question produit un léger grincement de dents)

En Allemagne, voilà déjà longtemps que nous nous produisons... Ailleurs, c’est différent. Par exemple, en France ou en Amérique, il est bien évident que, très souvent, les gens ne peuvent pas bien nous capter. Ils n’ont pas suivi tous les épisodes de notre roman-feuilleton. Ce qu’ils perçoivent avant tout : c’est la musique ! Malgré tout, on est vraiment aux anges quand on s’aperçoit que nos morceaux sont en phase avec la vie des gens.

Turin, Oslo, Saint Malo, Iéna… En quoi, d’un pays à l’autre, les réactions du public diffèrent-elles en Europe ?

En dehors de l’Allemagne où le public fusionne sans complexe avec les musiciens, nous avons aimé faire la Route du rock à St Malo, mais aussi jouer à Ferrare en Italie. Le concert de Zagreb a été super. L’enthousiasme des gens nous a vraiment enflammés, ce fut un moment très intense. Le jour où nous avons interprété Lali Puna ( un de nos anciens morceaux) à Varsovie reste une expérience très importante pour moi. Les gens se sont alors montrés très attentifs.

Musicalement, vos morceaux sont très complexes. Les exigences de la scène ne sont pas les mêmes que celles du studio. Comment vous y prenez-vous pour les restituer dans leur intégralité ?

Autant que faire se peut, nous essayons d’adapter nos morceaux à la scène. Par exemple, les parties orchestrales sont seulement esquissées (ou reproduites) et nous avons pour cela besoin de platines de doublage. Très souvent, notre musique en Live reste minimaliste. Cela lui donne même parfois plus d’énergie. Toutefois, certains morceaux passent mieux chez soi sous un casque.

Quand il se met à la basse, ton frère Micha balance toujours la tête d’avant en arrière, un peu à la manière d’un autiste. Y-a-t-il a une raison à cela ?

Non. C’est tout simplement sa façon à lui de se concentrer. Enfant, il n’a jamais fait ça. C’est seulement quand il joue de la basse qu’il a cette attitude. Avec la trompette, ça ne marche pas.

Bien que vous ayez travaillé pendant six ans sur votre nouvel album, c’est seulement durant la dernière semaine que vous en avez changé le titre. Pour quelle raison ?

Le titre de la maquette était On planet off (Sur la planète au loin, ndt). On a soudain trouvé que ça ne sonnait plus très bien. J’aimais bien la pochette, mais le mot planet me parut d’un seul coup « boursoufflé ». C’est le genre de nom qu’on donne à un club de fitness.

Comment ça se passe avec Andi Haberl, votre nouveau batteur ? Pourquoi a-t-il lâché Mecki Messerschmidt ?

Nous avons joué avec Mecki. Il y a eu des dissensions, mais jamais agressives. Seulement, nous avons divergé musicalement : voilà tout ! Il y a eu le punk auquel nous restions fidèlement accrochés, avant que l’édifice s’effondre tout à fait. De son côté, Andi nous a apporté son expérience du jazz. Humainement, il est très positif pour le groupe. Avec son instrument, il obtient toujours ce que nous désirons. Il est un peu plus ouvert, plus mobile. Mais ce n’est pas ainsi que Mecki joue maintenant le punk rock, quant à nous, nous penchions plutôt du côté electro. Mais si cela ne te fait rien, je préférerais ne pas trop entrer dans les détails…

The Wire se demande si votre village natal, Weilheim, n’est pas en passe de devenir un nouveau Seattle ? Qui vous a influencé et qui, finalement, vous a inspiré ?

Je dirais beaucoup de courants à la fois ! Nous, comme tant d’autres, on a tout simplement mélangé la pop et l’électronique. C’était dans l’air du temps. Nous n’avons, en aucun cas tenu, un rôle de précurseurs.

Pour terminer, je voudrais bien savoir pourquoi les fêtes se terminent toujours dans une cuisine ?

Parce que c’est le le plus court chemin vers les bouteilles ! (Rires)

The Notwist en tournée européenne :

Genf (Suisse) – 25 septembre

Alhambra (Lyon) - 26 septembre

Epicerie Moderne (Marseille) - 27 septembre

Marsatac (Ravenne, Italie ) - 28 septembre

Bronson (Florence, Italie) - 29 septembre

Viper (Rome, Italie) - 30 septembre

Circolo degli artisti (Mailand, Italie) - 1 octobre

Musicdrome (Strasbourg, France)- 15 octobre

La laiterie (Lille, France) – 16 octobre

Le grand Mix (Bristol, Angleterre) – 17 octobre

Thekla (Manchester, Angleterre) – 18 octobre

Club Academy (Glasgow, Ecosse) – 19 octobre

King Tuts (Birmingham, Angleterre) - 20 octobre

Barfly (Londres, Angleterre) – 21 octobre

ULU (Esch/Alzette, Luxembourg) – 22 octobre

Kulturgabrik (Ffm (D) – 23 octobre   

Mousonturm (Leipzig (D) - Nikolaus (Conne Island /Berlin) - 7 décembre

Postbahnhof (Bremen (D) – 8 décembre

Schlachthof (Köln (D) - 9 décembre

Live Music Hall (Paris (FR) – 10 décembre

Trabendo (Brüssel (B) – 11 décembre

AB Club (Mannheim (D) - 12 décembre

Translated from The Notwist - eine "hochintellektuelle" Band auf Europatour