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Tell Barroso, un site participatif pour quoi faire?

Published on

Bruxelles

Article écrit par Julien de Cruz Profitons de la nouvelle interface de nos cityblogs pour souligner qu’Internet ne sert pas seulement à faire progresser les idées. C’est aussi un bel outil pour la démagogie du désespoir. Avec Tell Barroso, le président de la Commission Européenne, M. Barroso a tenté de s’inspirer du web participatif d’Obama pour un résultat baclé.

A quand un vrai web participatif pour l’Europe politique ?

Le site Tell Barroso montre le président de la Commission Européenne souriant, décontracté et déterminé. Il attends nos commentaires, voilà qui semble une bonne idée mais aussi qui inspire à réfléchir sur l’utilisation d’internet en politique.

Internet, bras armé de l’Obamania

L’élection de Barack Obama n’a pas seulement été une révolution politique, elle a marqué le début d’une révolution numérique. Pour la première fois, Internet a été utilisé comme un vrai outil de campagne interactif et participatif mais aussi comme une très efficace machine de propagande. A Kennedy la révolution télévisuelle, à Obama celle des réseaux. Son équipe de campagne a réussi à fédérer, fidéliser et finalement faire voter nombre d’américains en leur donnant une tribune réactive et pensée pour l’utilisateur. Un bémol cepedant, le site whitehouse.gov marque un retour aux anciennes pratiques et à la fin de cette interactivité.

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Cette nouvelle façon de faire de la politique est sûrement loin d'être mure. Dans ce contexte, la nouvelle plateforme lancée par M. Barroso pour recueillir l’avis des citoyens européens semble encore plus être en deça des attentes des internautes. Le site Tell Barroso vous propose après inscription de rédiger un petit texte concernant un domaine où vous souhaiteriez que l’Europe intervienne. Le sujet est libre mais le texte doit rester bref. La page suivante vous permet de consulter par une interface sommaire les textes déposés par les autres internautes. Et à part ça ? Rien d’autre.

En Europe, le web antédiluvien

Soulignons que les élections européennes se dérouleront dans deux mois et que comme CaféBabel l’a souligné, M. Barosso fait l’objet d’une campagne de lobbying internet "Stop Barroso" qui a fait tache d'huile pour être reprise par les verts européens. Le site Tell Barroso apparait donc comme une maigre riposte à tous ceux qui s’impliquent politiquement pour l’avenir de l’Union Européenne. Le site qui se dit non-partisan est mis en place par le Centre for European Studies qui n’est autre qu’un think-tank directement inféodé au EPP, le parti de la droite européenne au Parlement.

Passons sur le fait que cette appartenance à peine dissimulée a tendance à faire perdre son temps au citoyen européen, et concentrons-nous sur la forme. La Commission Européenne sous la présidence de Mr. Barroso aura communiqué avec les mêmes sites internet antédiluviens, lents et incompréhensibles, utilisés par les seuls professionnels qui ont une bonne dose de sang froid. Peu de ces sites ont été remis au goût du jour en cinq ans et même au niveau national les sites des partis politiques et des institutions font mieux. Nous n’avions pas la place pour envoyer toutes nos doléances au travers de l’interface flash minimaliste de Tell Barroso. Ce carton rouge est donc adressé par l’intermédiaire de la plateforme des cityblogs de CaféBabel, porteuse du même projet, la fraîcheur en plus et l’idéologie en moins. '' (Crédit Photo: Commission Européenne ; Transcam/Flickr)''