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« Suivre les débats, c’est être pleinement européen »

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Bruxelles

Par Caroline Hussin, avec Pierre-Phillipe Hamoir et Lucile Loewer Ancienne femme de médias, Anne Delvaux est aujourd’hui une femme politique accomplie. Députée au Parlement européen pour le PPE, le parti populaire européen, de centre-droite, cette européenne convaincue ne mène aujourd’hui « plus des combats médiatiques » mais bien « des combats d’idées».

Rencontre avec une passionnée, aux journées bien remplies.

« La journée commence par la lecture de la presse et la découverte des nouvelles européennes, ça se poursuit par du travail d’amendement, un travail plus législatif. Cela continue encore globalement par des rencontres, des contacts. » « Parfois, vous pouvez commencer la journée à 9h et n’intervenir que vers 23h30. Les horaires sont élargis et il y a énormément de réunions, sur des thématiques très différentes. C’est très varié mais passionnant. » Anne Delvaux l’admet cependant, il est très difficile de tenir physiquement. Son secret ? « La passion que l’on met dans notre travail, c’est cette passion qui nous fait tenir debout, qui nous mobilise tous les jours ». Mais aussi une bonne dose de café et de jus d’orange, « pour la vitamine C ».

Des médias à la politique

Visage emblématique des jt de la RTBF, Anne Delvaux a travaillé à la RTBF durant 13 ans, de 1994 à 2007. Le 8 avril de cette même année, Anne Delvaux a présenté, non sans émotion, son dernier journal télévisé pour se tourner ensuite vers la politique. Elue sénatrice pour le cdH, le Centre Démocrate Humaniste (parti centriste) en 2007, elle est aujourd’hui députée européenne depuis 2009. « J’étais une femme de médias quand cela consistait à aller chercher de l’information, à la transmettre et à sensibiliser le public sur des questions importantes. J’étais femme de médias avec un projet très précis en tête c’était de me dire que j’avais gagné si j’arrivais quelque part à intéresser les gens sur des sujets qui n’auraient pas forcément attiré leur attention au départ. »

En tant que journaliste, Anne Delvaux s’intéressait déjà beaucoup aux sujets internationaux. « Maintenant je ne suis plus une femme de médias parce que, être une femme de médias quand on est femme politique, c’est chercher les médias et ça ce n’est pas trop mon truc». Avec le regret, tout de même du manque de visibilité des enjeux des décisions européennes dans les médias traditionnels. « Je regrette que l’Europe ne soit pas plus présente dans les médias, qu’on n’explique pas plus son fonctionnement, ce qui se décide au niveau européen, ça je le regrette énormément. Je regrette qu’on ne donne pas plus

d’éclairage à nos travaux parce qu’on travaille tous les jours sur des textes législatifs qui concernent quelque part tous les citoyens européens, dont les belges ». Un défi de tous les jours, donc, pour cette députée, plus qu’enthousiaste.

Belge et européenne

Pour Anne Delvaux, s’intégrer en tant que belge au sein de la bulle européenne n’a pas posé problème. « C’est ce que j’adore dans le travail de députée européenne, c’est de découvrir les spécificités des uns et des autres». « La Belgique est un pays extraordinaire, ça j’en suis convaincue, on a de la chance d’être belges, mais on a beaucoup à apprendre des autres, de leurs spécificités. Je pense que politiquement d’ailleurs il y a des choses qu’on peut apprendre et faire évoluer sur base de l’expérience des autres Etats-membres. »

« Pour ce qui est de mon intégration, je viens par exemple d’avoir une sollicitation pour aller parler de la journée de la femme à Toulouse, j’ai été sollicitée aussi par un député slovaque pour donner une interview à la télévision nationale ». Cette dimension européenne est donc plus qu’enrichissante pour cette ancienne journaliste. « C’est assez intéressant de découvrir qu’on essaye de gommer les frontières des Etats membres et qu’on se sent appartenir à une même Union européenne, c’est très vivifiant».

Délégation du Parlement européen au Congo

Anne Delvaux dirigeait récemment une délégation de six députés européens qui s’est rendue du 25 au 30 novembre dernier pour assister et suivre les élections présidentielles et législatives au Congo du 28 novembre. C’est un dossier qu’Anne Delvaux avait pris soin de préparer activement. Cette délégation appartient à la « mission d'observation électorale de l'UE (UE MEO ») et a suivi les élections à Kinshasa et dans les banlieues de la ville.

Le but de cette mission était de surveiller et d’évaluer ensuite le processus électoral du pays. Des conclusions préliminaires ont été rendues. Parmi celles-ci, l’observation que quelques incidents se sont déroulés (bureaux de vote pillés, incidents violents), mais que la participation au scrutin était relativement élevée sur l’ensemble du pays. Il faudra toutefois attendre la publication officielle des résultats des élections pour le rapport final de la mission d’observation au Congo.

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