Participate Translate Blank profile picture

Sommet européen et Kosovo

Published on

La Parisienne

A l’issue du sommet européen du 14 décembre qui a réuni les 27 chefs d’Etats ou de gouvernements, l’Union européenne a « souligné la nécessité de progresser vers un règlement de la question du Kosovo, qui est indispensable pour la stabilité de la région.

» En indiquant que le Kosovo « issu de règlement devrait être démocratique et multiethnique, attaché à l’Etat de droit et la protection des minorités et du patrimoine culturel et religieux »

L’UE décide d’envoyer une mission de police et de justice au Kosovo, s’engage à accélérer les préparatifs du déploiement de sa mission de 1800 policiers et juristes au Kosovo, qui doit succéder à la mission de l’ONU (MINUK). Le Premier ministre portugais José Socrates, dont le pays préside l’UE, affirme que « c’est le plus clair signal que l’UE entend jouer un rôle moteur sur l’avenir du Kosovo et son statut ». La question de l’indépendance de la province serbe peuplée majoritairement d’Albanais n’a pas été examinée. En revanche, une accélération de l’intégration de la Serbie au sein de l’Union a été souhaitée.

En effet, l’UE reste divisée sur ce sujet. La France a pris clairement position pour les séparatistes Albanais par la voix de son Secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, vendredi affirmant que « la déclaration d’indépendance du Kosovo paraît inéluctable ». Le président Nicolas Sarkozy s’est rapproché du Premier ministre Britannique Gordon Brown qui estime que la candidature de la Serbie à l’UE doit dépendre de sa capacité à accepter l’indépendance du Kosovo.

Selon le Guardian du 12 Décembre, les quatre (France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne) reconnaîtront l’indépendance de la province 48 heures après sa proclamation même sans mandat de l’ONU. Dans la foulée, une conférence de donateurs sera organisée afin de mettre en place une série de projets d’infrastructure pour améliorer les réseaux d’électricité et routiers. L’article assure que cette reconnaissance se fera dans le cadre d’un plan proposé par la Slovénie, qui assurera la présidence de l’UE en janvier 2008.

Toutefois, l’Espagne, Chypre, la Grèce, la Roumanie et la Slovaquie ont déclaré qu’ils ne reconnaîtront pas l’indépendance unilatérale. Rappelons que les décisions du Conseil européen, qui réuni les ministres des Affaires étrangères se prennent à l’unanimité. Selon l’AFP, le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen a déclaré que ce sera à "chaque Etat membre" de reconnaître formellement la scission de ce territoire de Serbie.

La confusion existe entre une reconnaissance formelle de l’Union européenne qui semble peut probable et une reconnaissance individuelle de ses Etats-membres. En fait, quelle valeur juridique aura une reconnaissance individuelle des Etats, sans une reconnaissance de l’organisation européenne ? Dans ces conditions, la Serbie maintiendra le processus de candidature tout en « rompant » ses liens diplomatiques avec les Etats. Comment comprendre qu’un Etat candidat à l’Union aura des échanges diplomatiques distants avec les membres de l’organisation à laquelle il aspire ?

Snejana Jovanovic http://www.kosovo.over-blog.net