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Serbie : des élections sous haute tension

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Bruxelles

Par Tanja Milevska Il n’y a pas que les Français qui votent ce dimanche 6 mai. Les Serbes se préparent aussi à renouveler leurs institutions et dans une ambiance bien moins sereine. Les Serbes du Kosovo voteront également mais les autorités sur place parviendront-elle à gérer les tensions ?

Cafebabel Bruxelles s'est entretenu avec Ian Bancroft, directeur exécutif de Transconflict, pour tenter de répondre à cette problématique.

Les Serbes du Kosovo voteront cette année aux scrutins présidentiel et législatif, sous haute surveillance de l’OSCE. Belgrade qui jusqu’ici a toujours consulté les Serbes du Kosovo, y compris aux municipales, source de fortes tensions, s’est d’abord vue rappelée à l’ordre par la communauté internationale, et par son voisin, le Kosovo, état indépendant depuis 2008.

Même si Belgrade ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo, la donne politique a changé : le Kosovo est un état à part entière, avec la bénédiction de la Cour internationale de Justice, et la Serbie est officiellement candidate à l’adhésion européenne. Espérant entamer des négociations avec l’UE, Belgrade est fortement encouragée à abandonner les « institutions parallèles » au Kosovo, autrement dit ces institutions – mairies, écoles et autres autorités locales pour Serbes – qui ne respectent pas le gouvernement kosovare et dépendent financièrement de la capitale serbe.

De plus, la plupart des pays membres de l’UE ont initialement fait savoir que, « la tenue d’élections au Kosovo n’est pas en accord avec les obligations internationales de la Serbie, prévues par la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations-Unies ». La Serbie s’est rangée derrière cette interprétation de la résolution 1244 et a appelé les « compatriotes » serbes au Kosovo à ne pas organiser de scrutin de leur propre initiative, scrutins qui ne peuvent être reconnus et ne font que renforcer le problème des « institutions parallèles ».

Toutefois, si les élections municipales sont certes problématiques, pourquoi ne pas permettre à la population serbe du Kosovo de voter aux législatives et aux présidentielles, à l’instar de la diaspora serbe dans beaucoup de pays du monde, y compris en Belgique ? Les récents actes de violence, parfois meurtriers, qui ont eu lieu au Kosovo, ont rouvert la question du vote des Serbes et diverses solutions sont sous la loupe de Bruxelles, Belgrade et Prishtina. L’important sera que ce vote ne soit pas organisé par la Serbie elle-même mais bien par une organisation internationale.

Ian Bancroft, directeur exécutif de Transconflict, organisation qui travaille sur des projets de transformation des conflits, estime qu’il est « important qu’une solution soit trouvée pour permettre aux Serbes du Kosovo de voter aux élections présidentielles et législatives sans inquiétude pour leur sécurité. Pour ce qui est des élections locales, c’est une autre question, c’est là que les problèmes se font jour ». La solution finalement retenue a été d’organiser des élections sous monitoring de la mission de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).

Translated from Serbia: elections under high-tension