Sécher les cours
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Faire l'école buissonnière est universel, il n'y a que l'expression qui change.
Les rentrées scolaires sont toujours l’occasion de faire de bonnes résolutions : être assidu en cours par exemple. Mais avec les derniers beaux jours, la tentation est grande de « sécher les cours » comme l’huître sèche au soleil. Cela implique bien sûr de se creuser un petit trou dans son emploi du temps, comme le font les Italiens (« fare buco »), quitte à le creuser à la scie (« fare sega »). La méthode est question de sensibilité nationale : les Anglais, au tact légendaire, sautent l’école (« skipping school ») comme on saute à la corde tandis que les Français « pètent les cours », même sans dynamite.
Occuper ce temps libéré de la journée ne pose alors plus aucune difficulté. Les Français, amateurs de promenade champêtre feront volontiers « l’école buissonnière » tandis que les Anglais préfèrent vagabonder (« to play truant »), un peu comme les Hongrois qui se contentent de « traîner » (« ellógom az órákat ») le plus souvent dans la rue. Les Espagnols méritent bien leur réputation de fêtard puisque sécher les cours dans la péninsule ibérique revient à faire la fête. On appelle les sécheurs des « Hacer novillos », des jeunes « qui font des petits taureaux », qui disparaissent (« esfumarse »), et partent littéralement en fumée... de tabac dans le meilleur des cas. Cette petite liberté requiert toujours un peu de fourberie, comme l’ont bien compris les Allemands dont l’expression « Die Schule schwänzen » rappelle l’habitude qu’avaient les brigands de duper et d’escroquer sur leur passage. Ultime conseil : ne « sécher » pas trop tout de même si vous ne voulez pas « sécher » aussi devant votre feuille d’examen…
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