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Sauvons les Riches, sauvons l'Europe!

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Bruxelles

par Aline de Stexhe Activiste au sein de collectifs de gauche tel que « Sauvons les Riches », elle détonne au sein de l'austère Parlement européen. Karima Delli, députée française du parti Europe Écologie, veut continuer à se battre pour ses idéaux. Et, pour ce faire, elle compte garder un pied dans les mouvements sociaux tout en posant l'autre à l'Europe. Portrait.

Karima Delli, cette petite brune énergique de même pas trente ans, est élue en juin 2009 députée européenne pour Europe Écologie au sein du groupe des Verts-ALE (Alliance Libre Européenne). Elle raconte: « J'ai toujours été fascinée par l'Europe et sa volonté de parvenir à une unité dans la diversité, je suis une pro-européenne pure et dure!» C'est après quelques années d'expérience politique seulement (elle entre chez les Verts en 2005) qu'elle est aujourd'hui titulaire des commissions Emploi et Développement régional au Parlement européen.

Ses origines populaires et le fait d'être fille d'immigrés algériens, elle refuse de les utiliser comme outil de communication en sa faveur. « Selon moi, cela sous-entend qu'il y aurait les politiciens normaux et puis les divers, ceux qui sortent du moule traditionnel. Je tiens à ma liberté pour ne pas devenir une icône de l'intégration ou me laisser enfermer dans une case».

Loin d'avoir un parcours politique lisse et rangé, Karima a des convictions militantes qui remontent à loin: « Elles sont innées car venant d'une famille de treize enfants, j'ai toujours dû me contenter de ce que j'avais, ne pas gaspiller et ne pas entrer dans le jeu facile de la surconsommation. Ce que je veux, c'est créer une écologie populaire, pas juste pour les bobos mais aussi pour les plus faibles, les premières victimes de la malbouffe et des injustices sociales.»

Dès son entrée au parti, elle devient activiste au sein des collectifs « Sauvons les Riches » et « Jeudi Noir ». Sauvons les Riches, dont elle est co-fondatrice, organise des coups médiatiques dans le cadre des campagnes des Verts français. Le but de ces actions: dénoncer les inégalités de revenus. C'est ce collectif qui, en avril 2010, remettait à Jean Sarkozy un diplôme de "Fils à Papa" lors d’un dîner du Rotary Club. Dans un autre registre, Karima se bat avec Jeudi Noir qui réalise des actions de sensibilisation au mal-logement et aux difficultés de logement pour les jeunes en France en dénonçant la spéculation immobilière et le rôle de l'État.

Aujourd'hui à l' Europe, va-t-elle parvenir à garder ce côté rebelle? « Bien sûr! J'étais une femme engagée avant l'Europe et je compte bien le rester. Je vais continuer à me battre pour mes idéaux et une meilleure justice sociale en Europe en gardant un pied dans les mouvements sociaux et en posant l'autre dans les institutions ». Et concernant l'instauration d'un salaire minimum européen, cheval de bataille de Sauvons les Riches, elle explique que cette proposition a été portée en masse par la gauche mais rejetée par la droite à Strasbourg. Bien qu'elle ne soit donc pas votée, cette initiative a permis d'ouvrir le débat au sein du Parlement. C'est, selon elle, un grand pas dans la bonne direction.

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