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San Escobar : un immense succès pour la diplomatie polonaise

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Default profile picture Clémence Joly

Le gouvernement formé par le PiS (Droit et Justice, ndt) nous donne rarement des raisons de sourire. C'est donc avec une joie non dissimulée que nous avons accueilli la reconnaissance par le Ministre des Affaires Etrangères de la Pologne, Witold Waszczykoswki, de l'Etat caraïbéen trop méconnu de San Escobar. Voici tout ce que vous devez savoir au sujet du tout nouvel allié de la Pologne.

Quand le Ministre des Affaires étrangères Witold Waszczykowski est monté à bord de son avion en direction de New York, personne ne s'attendait à ce que sa visite de deux jours à l'ONU n'ait un tel retentissement. Officiellement, le chef de la diplomatie polonaise devait rencontrer le Secrétaire général Antonio Guterres, marquant une étape dans les démarches pour obtenir une place de membre non-permanent au Conseil de Sécurité. Toutefois, la rencontre la plus importante a eu lieu dans les couloirs du siège des Nations Unies à New York.

« Nous avons l'occasion de participer à une vingtaine de rencontres avec différents ministres. Pour certains, dans les Caraïbes, c'est peut-être la première rencontre dans l'histoire de notre diplomatie. Je pense par exemple à des pays comme San Escobar ou le Bélize » a relaté un Waszczykowski surexcité.

On ne distinguait dans ses mots aucune pointe d'exagération. Bien au contraire, les médisants ont vu dans cette déclaration une bonne dose de fausse modestie. La rencontre avec son homologue escobarien assure à Waszczykowski une place dans les annales de la diplomatie polonaise. La Pologne est enfin fièrement sortie du rang et a reconnu un Etat dont l'existence même a été questionnée pendant des décennies. Ce bel acte de solidarité internationale suscite une émotion particulière, quand on se remémore toutes les différences qui séparent la Pologne de la République Démocratique Populaire de San Escobar.

 Il n'y a pas que l'océan qui nous sépare

Il faut admettre que San Escobar et la Pologne, c'est deux mondes différents. Ce petit Etat insulaire est l'une des dernières vraies républiques socialistes. La révolution ayant eu lieu au milieu du siècle dernier s'est trouvée confrontée à la réaction déterminée des Etats-Unis. Dans ce cas particulier, l'impérialisme américain s'est traduit sous la forme d'une conspiration du silence imposée à l'ensemble du bloc de l'Ouest. Sous la Perestroïka, la reconnaissance de l'inexistence de San Escobar a été utilisé comme un moyen de pression par l'URSS et les pays satellites.

Voilà donc comment San Escobar a été effacé des cartes de l'histoire, dans un style tout orwellien. L'existence de cet Etat va donc rester un sujet tabou. Même l'« indépendante » Wikipédia n'autorise pas la publication d'articles au sujet de cet Etat, le traitant d'„imposture manifeste”.

En route pour le capitalisme ?

Lors des dernières années, face à l'aggravation de la crise économique, le pouvoir de San Escobar a été contraint de sortir de son isolationnisme. Les tentatives du gouvernement installé à Santo Subito pour attirer les touristes occidentaux et leurs portefeuilles garnis n'ont cependant pas porté leurs fruits. Les touristes ont fait preuve d'une méfiance compréhensible à l'égard d'un Etat qu'il est impossible de trouver sur une carte. Certaines réformes ont été entreprises, mais San Escobar n'a toujours pas l'envergure d'un Etat comme la Pologne. De telles réformes, bien que limitées mais favorables au marché, ont entraîné des réactions déterminées de groupes communistes armés, dont le plus important – El Frente Communista de San Escobar – exerce actuellement le contrôle sur toute une partie du pays.

Malgré leurs différences, les peuples de Pologne et de San Escobar ont réagi de manière enthousiaste à la création de liens. Les premiers vols à destination de Santo Subito vont être effectués par la compagnie aérienne escobardienne El Niño, mais dans les semaines à venir, le transporteur polonais LOT a l'intention d'acquérir un nouveau Dreamliner pour exploiter cette liaison. De manière non officielle, on parle de suppression réciproque des visas. Les réactions de la presse polonaise et étrangère laissent malheureusement beaucoup à désirer, en ce qui concerne le journalisme sérieux. Le journal Rzeczpospolita a qualifié la déclaration du ministre Waszczywski de « gaffe ». The Telegraph est allé encore plus loin, parlant de San Escobar comme d'un Etat « inexistant ».

Informations pratiques

L'économie de San Escobar repose essentiellement sur la production de stupéfiants. La langue officielle est une sorte de mauvais espagnol. Le pays a pour capitale Santo Subito, et on pourra citer, parmi d'autres villes importantes, Al Pacino et Ciudad Polaca. En ce qui concerne les attractions touristiques, on citera les plages magnifiques de la région d'Esperal ou le plus haut sommet – Hasta La Vista. Plus intéressant encore, deux monnaies y sont en circulation : la Plata (argent en espagnol) et le Plomo (plomb en espagnol).

Vous trouverez plus d'informations sur la page officielle de San Escobar sur Facebook

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Translated from San Escobar – ogromny sukces polskiej dyplomacji