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Référendum en Turquie: Un pas en direction de l'Europe?

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A l'occasion d'un référendum en Turquie ce dimanche, 58 pour cent des électeurs ont approuvé une vaste révision de la Constitution. Une étape décisive pour plus de démocratie qui toutefois pourrait aussi mettre en danger la séparation des pouvoirs et la laïcité, estime la presse.

The Independent - Royaume-Uni: "La Turquie donnera un meilleur visage d'elle-même en politique intérieure"

Le référendum turc sur la réforme de la Constitution était un pas en direction de l'UE, écrit le quotidien The Independent : "La Grande-Bretagne a longtemps soutenu l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. En effet, elle trouvait, ce en quoi elle avait bien raison, que le pays serait un atout très positif s'il était ancré profondément à l'Occident, sur le plan démographique aussi bien que sur le plan sécuritaire. Il est regrettable que cette opinion ne se soit pas répandue en Europe pour toutes sortes de raisons dont certaines reposent sur le racisme et sur la peur de l'islam. Mais d'autres objections étaient tout à fait fondées, basées sur la conviction que l'Europe ne devait pas restreindre ses standards en matière de démocratie et de droits de l'homme pour permettre à la Turquie, comme elle le souhaitait, de rejoindre le club. Si la réforme aboutit, certaines de ces objections seront superflues. La Turquie donnera un meilleur visage d'elle-même en politique intérieure et elle se trouvera sur une base bien plus sûre si elle défie les autres pays européens qui veulent lui garder la porte de l'adhésion fermée." (Article du 13/09/2010)

De Tijd - Belgique: "Ce référendum turc place l'Europe face à un paradoxe"

En approuvant la révision de la Constitution, la Turquie s'est rapprochée de l'Europe, toutefois cette situation fait aussi courir des dangers, estime le journal économique De Tijd : "On ne peut que saluer le fait que la Turquie reprenne pas à pas les valeurs européennes fondamentales de démocratie et d'Etat de droit. Mais ce référendum turc place l'Europe face à un paradoxe. L''européanisation' contraint la Turquie à restreindre l'influence de l'armée. Celle-ci est [depuis l'époque du fondateur de la Turquie] Atatürk le garant de la séparation de l'État et de l'Eglise. … Dans la pratique, les ajustements exigés par l'Europe peuvent conduire à une islamisation de l'Etat turc. Les craintes de la France et de l'Allemagne vis-à-vis de la Turquie ne feront par conséquent que croître. La peur de l'islam constitue un mauvais fondement pour la politique. … L'Europe fait bien de ne pas stopper le navire turc pour de mauvaises raisons." (Article du 13/09/2010)

ABC - Espagne: "Erdogan obtient désormais le contrôle de tous les pouvoirs de l'Etat"

Aujourd'hui des critiques voient cette tradition en dangerEn procédant à la révision de la Constitution, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan contrôlera l'ensemble des pouvoirs de l'État, met en garde le quotidien conservateur ABC : "Avec la réforme constitutionnelle … le Premier ministre islamiste Tayyip Erdoğan parvient à introduire des éléments démocratiques importants dans le schéma militariste et autoritaire imposé par l'armée après le coup d'Etat de 1980, mais cela élimine aussi les derniers vestiges qui préservaient l'héritage laïque du fondateur de la république, Mustafa Kemal Atatürk. Fort de sa victoire au référendum, Erdoğan obtient désormais le contrôle de tous les pouvoirs de l'État : le pouvoir exécutif (la présidence de la République), le Parlement (en détenant la majorité absolue) et, grâce aux mécanismes autorisés par sa réforme, il pourra intervenir à sa guise dans l'appareil judiciaire, qui selon l'ancienne Constitution était le seul à encore lui échapper." (Article du 13/09/2010)

Mladá fronta Dnes - République tchèque: "Le parti d'Erdogan détient aujourd'hui tous les postes importants"

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan, en soumettant sa proposition de révision de la Constitution à un référendum, compromet la séparation des pouvoirs dans son pays et avance sur la voie de son islamisation, redoute le quotidien libéral Mladá fronta Dnes: "Le parti d'Erdoğan détient aujourd'hui tous les postes importants. Il a la main sur la législation, compose le gouvernement et même le président est issu de ses rangs. Un sénat faisant office de contrepouvoir fait défaut à la Turquie. … L'opposition affirme sans cesse qu'en réalité Erdoğan n'est pas intéressé par un rapprochement de l'UE. Il veut désormais hisser ses partisans aux postes de responsabilités dans la justice. Il poursuit en cela son seul et unique objectif à long terme : l'islamisation de la Turquie. Cette décision est aussi motivée par le fait que l'Occident se moque de la Turquie et que le pays ne veut pas vraiment intégrer l'UE. En est-il vraiment ainsi ? Seul l'avenir le dira." (Article du 13/09/2010)

Photos: Une (cc) treviño/trevinostrategies.com/Flickr; Kemal Atatürk (cc) Todd Mecklem/Flickr

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Translated from Türkische Verfassungsreform: Ein Schritt Richtung Europa?