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Rappel : la crise américaine est d'abord...américaine

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Maitre Sinh

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Ou l'on rappelle les ordres de grandeur.

Certaines banques européennes, et parmi les plus grandes, rencontrent des difficultés graves, c'est un fait.

Mais ces difficultés ont été importées directement des USA, et ne sont pas dues à l'économie ou au système financier des pays europeens eux-même .

Ce n'est pas un hasard si les banques ont été touchées à proportion de leurs liens avec celles d'outre-atlantique.

Penchons nous maintenant sur les chiffres.

Hypo Real Estate demande 50 milliards a l'etat allemand, fortis 15 milliards, et au Royaume-uni, royal Bank of Scotland, Barclays et Lloyds TSB nécessitent à elles trois 19 milliards.

Hormis la lointaine Islande, qui ne fait pas partie de l'UE (et qui en est réduite a demander de l'aide...a la Russie) , le total des sommes demandées par les banques représente 84 milliards.

C'est beaucoup, n'est ce pas ?

Oui, mais seulement si on oublie que le président américain demandait pour sauver les banques de son pays plus de 700 milliards de dollars !

'En d'autres termes, multipliez les problemes europeens par 9 et vous aurez une idée de la crise aux USA...

Un problème qui ne date pas d'aujourd'hui

A en croire ma boulangère, la crise financière serait une surprise. C'est que les Jitévores ont deja oublié la "crise des subprimes" et celle du marché de l'immobilier aux USA. En remontant plus loin dans le temps, on se rend compte que c'est au moins une à deux fois par an, depuis près d'une dizaine d'années, surtout à l'annonce du résultat des sociétés americaines, que de mini-cracks se produisent, avec à chaque fois l'annonce de pertes phénoménales.

Si le dollar plonge depuis plusieurs années face à l'euro, c'est en raison du caractère structurellement fragile de l'économie américaine, qui repose avant tout sur un endettement hors de toute proportion, motivé seulement par la confiance que leur accordent leur partenaires, dont les européens.

Jusqu'à un certain point seulement, qui risque d'être franchi...peut être l'est-il, à moins que dans quelques semaines, tout soit à nouveau oublié.

il y a seulement un mois, à la faveur de la baisse de l'euro, les commentaires commencèrent immédiatement à fuser sur la "vitalité de l'économie américaine" face à la " vieille europe"...les préjugés ont la vie dure, et la confiance en la toute puissance des USA ne s'érode que lentement. D'autant moins si elle apporte des problemes et des remises en question.

Les leçons pour l'Europe

Jusqu'ici, faut il encore le rappeler, les défauts de l'amérique ( la tendance à l'endettement tout azymuth) nous sont épargnés... en grande partie à cause des fameux critères de "Maastricht" !

Alors que les USA vivent à crédit, avec un déficit de plus de 6 %, les pays de la zone euro ne doivent pas dépasser les 3 %, soit moitié moins. La culture de la régulation en Europe, en matière financière comme budgétaire, même en étant reformée, nous met à l'abri de brusques crises comme celles de États-unis, qui n'est pas la première du genre.

En 1929, l'effondrement de l'economie US avait deja entrainé l'Europe dans la crise, qui elle même généra en Allemagne et en Italie les régimes totalitaires qui la précipitèrent dans la guerre et l'holocauste.

L'europe est le première PIB mondial et la première place commerciale mondiale. Mais elle reste politiquement divisée et donc fragile.

Cette énième signal de sénescence de l'economie US devrait nous alerter et nous conduire à nous penser autrement.

Si, ou quand, les USA seront définitivement en faillite, nous nous retrouverons livrés à nous même, pour le meilleur, si nous savons nous organiser et être indépendant, ou pour le pire, si c'est chacun pour soi.

Mais ceci est une autre histoire, à suivre dans "la fabuleuse histoire du noniste que changea d'avis"...

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