Ragnagnas
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Chaque mois, un peu plus de la moitié de l'humanité célèbre le miracle de la vie, avec plus ou moins de bonheur, mais toujours en cycle, avec une régularité variable. Les Anglaises auront le choix entre sobrement 'avoir leur période' ['have one's period] ou tragiquement se comporter comme des victimes du destin, évoquant leur 'malédiction' périodique ['curse']. Certaines Espagnoles préfèrent se montrer plus philosophes face à l'adversité et n'hésitent pas à enjoliver la réalité. Du coup, elles recourrent à la poésie et aux images de petits oiseaux : ces rêveuses ibériques disent donc qu'elles ont 'la perruche' ['tener la perica'], la 'perica' pouvant également renvoyer, avec un sens du glamour que tous les Européens sauront apprécier, au bon vieux pot de chambre.
Au Nord des Pyrénnées, les Françaises 'ont leur règles', les Allemandes ['seine Tage haben'] 'leurs jours', voire se montrent 'indisposées'. A l'Est, les Polonaises remplacent la traditionnelle excuse de la migraine par un 'jestem niedysponowana' ['je ne suis pas disposée'] ou prétendront, plus originales, que 'leur tante est venue' ['ciocia przyjechaa']. Mais cette excuse ne démontera pas les Allemands mâles qui affirment, confrontés au syndrôme pré-menstruel de leurs compagnes, qu'un 'vrai marin navigue aussi sur la Mer Rouge' ['ein echter Seemann fährt auch auf dem roten Meer'].