PS et PSE : entre Désir et réalité
Published on
A une journée des élections européennes, les sondages donnent gagnant l’UMP, membte du groupe PPE (Parti Populaire Européen), au parlement européen, et totaliserait autour des 26% des suffrages. La deuxième force semble être le Parti Socialiste (PS), qui peine à décoller, et rassemblerait autour de 20% des intentions de vote. Emmené par le symbolique Harlem Désir, le PS fait parti du groupe du Parti socialiste européen (PSE) qui rassemble diverse forces, puisque le terme « socialiste » est évidemment différemment apprécié dans les 27 Etats membres.
Harlem Désir, tête de liste PS Ile-de-France
LE PSE en chiffre et en os
Ainsi, le PSE présente les caractéristiques suivantes : il totalise actuellement 215 députés au parlement, après les élections de juin 2004. Malgré son lien avec l’international socialiste, il demeure distant avec les partis communistes et de la fameuse « European left », et préfère pencher vers les verts, ses alliés traditionnels, et lui arrive de voter circonstanciellement avec le centre droit.
Les ambigüités du PSE
Il a été sous le feu des critiques, puisqu’une partie des députés ont appuyé la figure controversé du président de la commission européenne, José Manuel Barrosso, figure de la déréglementation en Europe, et des directives imposant une Europe toujours plus libérale. Ceci a été notamment souligné, par Bernard Lehideux, candidat pour sa réélection européenne dans la région Ile de France et pour le compte du MODEM. En effet, lors du Meeting de ce même parti, Mercredi 3 Juin, à la Mutualité, il a souligné l’obsession des socialistes à avoir la majorité au parlement et de continuer sa politique girouette (car souvent le PSE se retrouve avec le PPE au moment des votes), au détriment d’un programme clairement européen.
Ce que veut le PSE
Quant au projet du PS pour ces élections européennes, il rejoint celui de ses alliés au sein du groupe PSE, composé notamment de partis socialistes, partis sociaux démocrates ; travailliste et démocrates progressistes. Son slogan « les citoyens d’abord, un nouveau sens pour l’Europe » est le fruit d’une concertation entre ces différentes sensibilités politiques, initié en décembre 2008, où les 33 partis ont adopté un Manifeste à Madrid, sensé donner une ligne claire au PSE. En substance, ce manifeste, qui est le résultat d’une concertation de plus d’un an entre partis, ONG, fondations, et syndicats, met en avant six priorités :
relancer l’économie et éviter le retour de la crise financière progresser justice dans nouvelle Europe sociale UE en tête de la lutte contre le réchauffement climatique parvenir à l’égalité des sexes en Europe donner à l’UE une politique d’ouverture pour le progrès faire de L’UE un partenaire fort pour la sécurité paix développementHarlem Désir, une personne qui compte au sein du PSE
Quant à la liste Ile de France, elle est dirigée par Harlem désir, le fameux cadre du PS français, qui a eu une longue activité politique et militante derrière lui, et qui a été élu deux fois au parlement européen, toujours avec cette liste, lors des précédentes mandatures de 1999 et 2004. Connu, pour sa participation à la création de SOS racisme en 1984 qu’il a présidé pendant 8 ans, il assume depuis juillet 2004 d’importante responsabilité au PSE, puisqu’il est vice -président du groupe socialiste au sein du groupe, en charge des questions économiques et sociales et du commerce international.
Le PSE doit faire face à la concurrence de toute part
Deuxième force européenne, elle ne semble pas être en mesure de prendre la majorité pour ces prochaines élections. Elle n’est pas arrivé à prendre les voix du MODEM, mais aussi de la liste Vert dirigée par Cohn Bendit et Eva Joly, ainsi que celles des partis faisant partis de « The Euopean Left », à savoir le tout nouveau front de gauche réunissant le PCF et le parti de gauche. A l’heure actuelle, la liste Cohn Bendit-Eva Jolly a dépassé celle du modem (11%), en atteignant les 13%. Le parti de gauche, récemment constitué constitue une surprise puisqu’il atteint les 6% environ, d’après les sondages CSA. Autant de voix, que le PSE n’aura pas. Entre désir et réalité, la crise de la gauche européenne n’est pas prête de se refermer.
Crédit photos : Aleksander Glogowski/FlickRHenri Lacour