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Protection de la nature : les 27 peinent à trouver un terrain d'entente

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Lyon

Les Etats membres butent encore sur un certain nombre d’obstacles en matière de gestion des espaces naturels.

Ces difficultés ont été évoqués lors du colloque « Jobs for nature – La nature pour métier » qui s'est tenu à Lyon du 12 au 14 novembre dans le cadre du premier forum européen des professionnels gestionnaires d’espaces naturels organisé à l’initiative de l’Atelier technique des espaces naturels (ATEN).

Par Lutin Jovial

Parmi les mesures à prendre pour la protection de la nature, les 27 devront miser davantage sur :

• La reconnaissance des métiers de la nature : plusieurs intervenants du forum ont souligné le manque de données concernant la vue d’ensemble des métiers de la nature au sein de l’Union Européenne. On ne sait pas exactement qui fait quoi, où et comment au sein des différents espaces naturels des états membres. De plus, l’absence de « référentiel métier » complique la tâche. Il est en effet difficile de comparer les professions entre les pays quand celles-ci ne sont pas précisément définies.

La gestion des espaces naturels est souvent liée à des associations impliquant de nombreux bénévoles. Cependant, les bénévoles - à la différence des volontaires - n’ont pas de statut et ne peuvent obtenir d’indemnités ; les engagements bénévoles ne sont donc pas reconnus pour le rôle qu’ils peuvent jouer comme complément de formation. Les débats lors de ce forum ont permis de dégager deux solutions sur la question des bénévoles : la création d’un « statut européen du bénévole » qui permettrait un accès à la formation et favoriserait la mobilité, de même qu’un « passeport de bénévole européen », qui assurerait une traçabilité de l’engagement bénévole d’une personne (et qui pourrait entrer en ligne de compte pour la valorisation des acquis de l’expérience) »

• La coopération transfrontalière Alors qu’ils représentent une forte proportion des professionnels gestionnaires des espaces naturels, les "gardes" sont peu impliqués dans la réflexion et dans la prise de décision des politiques de conservation de la nature. En France (à la différence d’autres pays comme la Norvège, la Grande-Bretagne, l’Italie…), il n’y a aucune organisation professionnelle pour ces métiers. Au niveau mondial, l’IRF (International Ranger Federation) est considérée comme la principale organisation représentant les gardes et les réseaux de garde des espaces naturels. La France n’en n’est pourtant pas membre. Une proposition du colloque est « la création d’un réseau d’échanges des gardes français afin de l’inclure dans l’IRF ».

Gérer des projets européens de conservation de la nature nécessite des formations en langues, de l’apprentissage interculturel, et un certain nombre de bases communes… Alors qu’il existe des programmes européens de conservation des espaces naturels - par exemple Natura 2000* -, ceux-ci sont rarement accompagnés de programmes de formation à la hauteur des enjeux. D’après les conclusions du forum « Jobs for nature – La nature pour métier », ces formations sont soit insuffisantes en termes de contenu, soit insuffisantes dans leur durée de mise en œuvre.

Note : Natura 2000 est un programme européen visant à « préserver la diversité biologique et valoriser le patrimoine naturel ».

L’idée est de créer un réseau de sites écologiques, sans nécessairement interdire toute activité humaine à proximité ; mais des modifications de ces activités sont parfois demandées : par exemple modifier certaines pratiques agricoles... Ce sont 2 directives de l’Union Européennes qui posent les bases du réseau Natura 2000 : la directive « Oiseaux » (adoptée en 1979) et la directive « Habitats faune flore » (datant de 1992).