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Propositions pour revendiquer les droits du peuple gitan en Europe

Published on

Sevilla

Face au panorama des manifestations racistes de plus en plus nombreuses en Europe contre la communauté gitane, revendiquer la culture de ce collectif au sein d'espaces comme celui qui a eu lieu le 29 septembre dernier à Séville peut être le point de départ pour trouver la solution au manque de compréhension et d'information entre les différents citoyens de l'Union.

Les conclusions de cette réunion seront données à Bucarest le 26 novembre prochain où seront mis en commun les besoins détectés dans plusieurs pays d'Europe pour proposer des lignes de conduite à la Commission Européenne. Les organisateurs de l'événement, la plate-forme www.euroalter.com, l'association Babel Espagne Communication et la fondation AFIES ont rassemblé sur ce thème des experts ayant une grande expérience dans la lutte pour l'égalité et la liberté du peuple gitan. Beatriz Carrillo, Présidente de l'association Fakali-Amuradi, ou Manuel García Rondón, secrétaire de Unión Romaní (Union Rom), étaient quelques uns des modérateurs qui ont animé les tables rondes proposées par Euroalter. Il s'agissait d'une rencontre hautement participative durant laquelle différents aspect des droits de ce collectif ont été analysés: éducation, logement, emploi, justice.

Conclusions

Au terme de chaque brainstorming, les modérateurs des différentes tables rondes ont rédigé une série de conclusions à approfondir à Bucarest, parmi lesquelles on trouve celles-ci : en droit, il a été suggéré de garantir les droits fondamentaux de Libeté et d'Egalité, parmi lesquels se trouve le droit à l'Education où, selon les participants, devraient être compris des matériels didactiques élaborés qui ne sont pas utilisés par manque d'enseignants de soutien, tant au primaire qu'au secondaire De plus, il a été fait clairement allusion à l'urgence d'investir dans un lobby européen pour la culture gitane et la nécessité d'aider ce peuple, établi dans une grande partie de faubourgs des villes dans des conditions de vie inhumaines.

encuentro.jpg En matière d'éducation, un effort a été fait pour envisager la situation non seulement de la scolarisation du peuple rom en Espagne, considérée comme presque idyllique, mais aussi dans le reste de l'Europe. Dans ces pays, les enfants gitans sont considérés comme des enfants incapables de recevoir une éducation d'une manière normalisée. Par exemple, en Slovaquie, l'éducation est garantie pour les enfants mais c'est la direction qui décide si l'enfant gitan peut se rendre à l'école. Normalement, ils finissent par être scolarisés dans des centres d'éducation spéciale avec des élèves en difficulté qui eux aussi ont été éloignés de l'éducation normalisée.

L'une des solutions suggérées a été d'éliminer le problème de la barrière de la langue pour ces enfants, prétexte auquel se raccrochent les directeurs d'écoles pour ne pas les accueillir. Les ressources du type ATAL (Aulas temporales de adaptación ligüísticas, Classes temporaires d'adaptation linguistique) en Espagne pourrait être une référence.

Un pari ferme sur l'investissement dans des campagnes de prise de conscience et de communication sur la dette historique que nous avons envers le peuple gitan a été le leitmotiv sur le thème du logement. Une reconnaissance de la dette historique, cause de la discrimination raciale qui pousse à retrancher les gitans dans les faubourgs des villes, principale cause de pauvreté et de retard. 20% de la population gitane vit dans des bidons villes aux périphéries des villes dans des conditions de salubrité inhumaines.

encuentro1.jpg Afin d'éviter le rejet de la part du reste de la population, il est nécessaire d'investir dans des campagnes de sensibilisation sur le besoin urgent et réel dans les villes de mener ces restructurations urbanistiques, sans simplifier ce processus en disant « relogeons les gitans », mais en impliquant le reste des citoyens dans tout ce processus et en consultant les agents impliqués, principalement les gitans eux-mêmes.

Enfin, dans la partie emploi il a été particulièrement mis en avant que si les niveaux de chômages de la population andalouse par rapport à la population européenne son déjà élevés en eux-mêmes, la communauté gitane d'Andalousie souffre de taux de chômage extrêmement élevés représentant 5% de la population andalouse au chômage.

Il a été proposé de créer un régime fiscal et social spécifique pour la vente ambulante (activité exercée par de nombreux travailleurs indépendants gitans) similaire à celui dont bénéficient les femmes de ménage, grâce auquel deux avantages seraient atteints : augmenter les revenus de l’État et améliorer les conditions de ceux qui exercent la vente ambulant en développant leurs prestations sociales (et en faisant remonter à la surface une grande partie de l'économie souterraine).

Clara Fajardo

Traduction: Florence Calvez

Photo: Ricardo Ruiz