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Premier anniversaire des émeutes en Grèce: que disent les jeunes ?

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Société

Depuis le dimanche 6 décembre, des milliers de Grecs se rassemblent dans les rues du pays à la mémoire d’Alexis, le lycéen de 15 ans tué l’an dernier par un policier lors des révoltes étudiantes. En marge des défilés, les heurts reprennent de plus belle entre les anarchistes et 6000 représentants des forces de l’ordre. « Quand entendrons-nous ce que les jeunes ont à dire ?

», se demande un babélien vivant à Athènes.

Il y a un an jour pour jour, dans la nuit du 6 décembre 2008, Alexis Grigoropoulos, adolescent, était tué par un policier lors d’un contrôle dans le quartier contestataire d’Exarchia, à Athènes. Sa mort avait déclenché des violences urbaines à travers tout le pays. Pendant un mois, dans les rues d’Athènes, les jeunes citoyens avaient exprimé leur colère contre le système politique et la justice sociale. Cette révolte, un événement hors du commun en Grèce, avait permis aux étudiants d’exploser et de dénoncer tous les problèmes… en utilisant la parole mais aussi la violence.

« Ce serait une bonne idée que le 6 décembre devienne la journée nationale consacrée aux jeunes»

Depuis lors, les réclamations de ces manifestants n’ont pas été satisfaites à 100 %. Le parti politique au pouvoir a changé, espérant mettre en place de nouvelles réformes dans le système éducatif et si possible pour l’avenir des jeunes. Les étudiants se plaignent, d’être « victimes » du système, dénonçant qu’il est impossible pour eux de survenir à leurs besoins avec un salaire minimum légal de seulement 700 euros bruts par mois.

Pierres contre gaz lacrimo

En vue de la date anniversaire de la mort du jeune Grigoropoulos, ce nouveau gouvernement socialiste avait autorisé une manifestation pacifique. Et c’est d’ailleurs le même souhait qu’avait formulé la mère de la victime en s’adressant aux médias. Honorer la mémoire de son fils, oui, mais dans le calme. Malheureusement, cela n’a pas été entendu : dimanche, des heurts ont eu lieu entre de jeunes étudiants, des anarchistes et des policiers, à Athènes mais également à Salonique. Des magasins ont été vandalisés, des poubelles enflammées, un rectorat occupé, et des pierres jetées sur les forces de l’ordre. Le Recteur de l’université national d’Athènes a été hospitalisé, suite à une grave blessure à la tête.

Les anarchistes ont également brulé un drapeau grec avant de le remplacer par un drapeau anarchiste. D’un côté des pierres et des cocktails molotov ; de l’autre, des gaz lacrymogènes. Près de 150 personnes ont été arrêtées ce dimanche et approximativement le même nombre la vieille, au sein de la mouvance anarchiste, « par précaution », selon la police.

Ce lundi 7 décembre 2009, d'autres manifestations organisées par des coordinations étudiantes, des organisations de gauche et des syndicats sont prévues. Une situation qui inspire un politicien grec cité dans la presse : « Ce serait une bonne idée que le 6 décembre devienne la journée nationale contre la violence des jeunes ou même la journée consacrée aux jeunes, dit-il. On pourrait ainsi chaque année commémorer la mort de ce jeune garçon et l’honorer pacifiquement. »