Pourquoi la Résolution 1701 déçoit
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Prune AntoineAlors que les pays européens se préparent à l’envoi d’une force internationale de maintien de la paix au Liban, le Congrès Juif Européen (EJC) estime que cette décision de l’ONU apporte de l’espoir. Mais aucune garantie tangible.
Le Congrès Juif Européen (ECJ) a travaillé dur pour convaincre les gouvernements des Vingt-Cinq que le mouvement du Hezbollah est supporté, entraîné et armé par les régimes iraniens et syriens, deux Etats qui menacent tout effort de paix dans la région. Comment ainsi parvenir à un cessez-le-feu durable si le Hezbollah et Téhéran, son principal soutien, se sont officiellement engagés à détruire Israël et mener une campagne de haine envers les juifs du monde entier ?
Les limites de la Résolution 1701
Certes, de nombreux juifs d’Europe ont accueilli avec soulagement la décision du Conseil de Sécurité des Nations unie, la fameuse Résolution 1701. Mais c’est son application qui importe le plus. Si le texte va plus loin que ceux qui l’ont précédés puisqu’il demande au gouvernement libanais –aidé par les effectifs renforcés de la FINUL- de rétablir sa souveraineté sur le Sud du pays, la menace de l’Iran et la Syrie reste palpable.
Autre mesure recommandée par le Conseil de Sécurité, la cessation des ventes d’armes entre Téhéran et Damas. De même, une force multinationale sous mandat onusien devrait empêcher le groupe terroriste du Hezbollah de reconstruire ses infrastructures militaires. Déjà en 2004, la Résolution 1559 de l’ONU appelait à la démilitarisation du Hezbollah : il est plus que temps pour les Nations unies.
Si le Liban parvient à saisir cette opportunité en or pour reprendre le contrôle du pays –aidé en cela par la communauté internationale-, la paix à la frontière israélo-libanaise est possible. Néanmoins, même si un processus de pacification s’engage, la campagne de l’Iran contre Israël et les juifs est un autre thème devant être abordé.
La menace iranienne
Soixante ans après la tentative d’extermination de la population juive européenne, le Président Mahmoud Ahmadinejad n’a pas hésité à affirmer qu’Israël « devrait être rayée de la carte » de même qu’il a, à plusieurs reprises, nié la réalité de l’Holocauste. Les déclarations d’Ahmadinejad violent deux des principes les plus chers aux cœur des juifs du continent : la mémoire de la Shoah et l’existence de l’Etat d’Israël.
Ce n’est certes pas un hasard si, pile au moment où les civils israéliens et libanais essaient de récupérer des dommages causés par la guerre, une exposition particulièrement antisémite intitulée « les caricatures de l’Holocauste » est dévoilé en Iran. Le régime de Téhéran est devenu le dénégateur mondial numéro un de l’Holocauste.
Parallèlement au gouvernement iranien, le Hezbollah persiste à diaboliser les juifs. Al-Manar, la chaîne télévisée de l’organisation, diffuse régulièrement sur ses ondes des horreurs antisémites, étayées par des accusations diffamatoires et des stéréotypes en vogue dans l’Europe chrétienne moyenâgeuse. Heureusement, la Haute Cour de Justice française a interdit la station Al Manar en 2004, suite à une campagne menée par les juifs de l’Hexagone.
Mais l’Europe doit faire plus que cela. L’Union européenne doit battre en brèche le militarisme et l’antisémitisme du régime iranien. Le programme nucléaire d’Ahmadinejad et ses déclarations à propos de l’Holocauste sont une menace claire pour Israël et les juifs du monde entier. C’est précisément ce nouveau danger qui est derrière la crise libanaise.
Translated from Why resolution 1701 falls short of expectations