Pourquoi donc faire un stage au Parlement européen ?
Published on
Vous voulez vivre l’Europe au quotidien ? Rien de mieux qu’un stage au Parlement de Bruxelles dans ses dédales, son hémicycle et sa cantine. Enfin… à condition de bien négocier son salaire et ses horaires ! Récit.
Disons les choses comme elles sont (ou plutôt ne sont pas) : le prototype du stagiaire au Parlement européen (PE) n'existe pas. En effet, les stagiaires officiels du PE, sélectionnés par une procédure officielle fort rigoureuse, se croisent et côtoient les stagiaires des groupes politiques auxquels s'ajoutent encore des stagiaires recrutés directement par les députes européens, et cela de manière tout à fait indépendante. Ainsi, nombreuses sont les voies et les obstacles pour devenir stagiaire au (ou du) PE et, lorsqu'enfin on pénètre pour la première fois les couloirs de cette honorable institution, on ressent à la fois fierté et craintes, curiosité et responsabilité, hâte et respect.
Un îlot d’activité
Première impression ? Tel un enfant en vacances sur une île exotique, on constate rapidement et avec surprise que le Parlement constitue un monde tout à fait autonome. Semblable à un petit village, le microcosme parlementaire offre tout le nécessaire quotidien, voire plus : dans un espace de confort et de luxe se trouvent coiffeur, poste, trois banques, centre info de la ville de Bruxelles, supermarché, plusieurs bureaux de tabac, centre sportif hyper-équipé, garage sur quatre étages, sandwicherie et cantine…
Néanmoins, être stagiaire au Parlement européen constitue un certain danger ou du moins tentation de s´intégrer exclusivement dans le « cercle européen » et de se priver ainsi, plus ou moins volontairement, de tout contact avec le monde extérieur. Certes, les réseaux de stagiaires et fonctionnaires européens marchent très bien, avec pour centre la Place de Luxembourg et ses multiples cafés, mais ceux-là n´initient aucune interaction ou projets communs avec le monde étudiant par exemple, ce qui demeure regretté par bon nombre de stagiaires. Ceux-ci ont donc créé l'EPSA (European Parliament Stagiaires Association), une association qui se veut ouverte à l´extérieur et dont le président, Alejandro Jiménez Garcia a affirmé qu´il « souhaite un rapprochement et une intégration des stagiaires à la vie bruxelloise, notamment étudiante, pour éviter une isolation et un élitisme sectaires ».
Contraintes et atouts
Quant au travail effectif des stagiaires au Parlement européen, il s'avère difficile d'en tracer quelques lignes principales, étant donné que chaque stagiaire se voit confier des tâches diverses et singulières (notes de synthèse, rapports, amendements, travaux préparatoires, articles…) ce qui dépend avant tout du chef de stage, du service, du parti ou encore du pays d'origine. C'est pourquoi EPSA prône le traitement égal, notamment en terme de rémunération (les députés accordent ou non une rémunération de manière tout à fait discrétionnaire et nombreux sont les stagiaires non payés). Ce sont enfin les horaires irréguliers qui présentent un aspect quelque peu contraignant, car certains stagiaires supportent mal les déplacements à Strasbourg pour la session plénière ou encore les journées de travail qui ne s´achèvent parfois qu'après 20 h du soir.
Nouvelles connaissances, milieu international et intellectuellement stimulant, contacts professionnels, diversité des angles de vue, débats contradictoires passionnants et démocratie en pratique et au quotidien, voilà seulement quelques-uns des avantages exceptionnels qui s'offrent aux stagiaires du Parlement européen. Etre stagiaire au Parlement revient à écouter et mesurer le pouls même de l'Union européenne. Tantôt il crie et s'accélère, tantôt il chuchote ou bégaye, mais bat toujours, à travers les idées des partis, l´action des députés, le travail minutieux des assistants, la rigueur du corps fonctionnaire et, à ne pas oublier, la vitalité des stagiaires !