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Pour les étudiants tchèques, la mobilité européenne n’est pas une priorité

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Société

En pleine présidence tchèque, alors même que l’Etat manque un peu d’enthousiasme pour les affaires européennes, les étudiants se montrent peu volontaires pour aller étudier dans un autre pays européen.

Leurs raisons sont variées, tout autant que leurs idées sur l’Europe. Certains croient dans l’Union européenne, d’autres se disent franchement réservés. Mais les étudiants de l’excellente Université Karlova de Prague partagent une chose : une relative timidité en ce qui concerne d’éventuelles études à l’étranger. D’après l’Agence nationale tchèque pour les programmes éducatifs européens, les étudiants partis en Erasmus étaient seulement 4725 pour l’année académique 2005-2006. Et si les chiffres augmentent d’année en année, et que les professeurs encouragent souvent leurs étudiants à partir, ceux-ci ne l’entendent souvent pas de cette oreille, chose étonnante pour un pays situé au cœur de l’Europe et dont les étudiants sont quasiment tous polyglottes.

« J’ai peur de quitter mon pays, je n’aime pas les endroits et les gens inconnus »

Pavel, étudiant en droit, se dit profondément pro-européen, mais dit n’avoir « pas encore eu la chance d’étudier dans un autre pays. Mais je parle anglais, allemand et russe, je ne suis pas certain que ce soit très utile d’aller à l’étranger… » Parfois, la raison est économique, comme pour Michal, étudiant de première année à l’université, qui souhaiterait partir, mais le fait de manquer un semestre ou deux lui ferait perdre son travail, une donnée essentielle.

De la qualité, s’il vous plait

(ZeHawk/flickr)La méconnaissance des programmes semble également être une des raisons de ce manque de mobilité. Bien que la gazette des étudiants en journalisme, nommée Babylon, fasse la promotion de programmes européens, pour Dana, jeune étudiante en journalisme, « avec Erasmus, je crois qu’on ne peut aller étudier qu’en Grande-Bretagne, peut-être en France. » Son amie, Katerina, s’oppose à toute idée de quitter la République tchèque : « J’ai peur de quitter mon pays, je n’aime pas les endroits et les gens inconnus. »

De son côté, Livia, trente ans, en 4e année de droit, n’a jamais envisagé d’aller étudier à l’étranger : « Peut-être suis-je trop vieille… et puis j’ai un chien… » Elle ne peut pas vraiment dire que l’Europe est une chose importante pour elle, même si elle trouve important de connaître les autres cultures. Et lorsque la volonté de partir s’exprime, le regard se porte alors sur la qualité des universités d’accueil. Pour Michal, « le pays n’est pas important, c’est la tradition de l’université d’accueil qui compte, c’est à étudier. » Il a lu un livre sur le journalisme en Australie, et il pense que le journalisme y est très bien enseigné, « alors pourquoi pas là-bas », se dit-il. Un de ses camarades, Jan, souhaiterait ajouter un passage à l’étranger à son cursus, « mais ça dépend de l’établissement dans lequel j’aurais la possibilité d’aller, il faudrait que la qualité soit certaine, au moins aussi bonne qu’à l’Université Karlova. »