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Politique en Roumanie : « Nous ne faisons aucun progrès »

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Translation by:

Justine Maye

Politique

[OPINION] Décembre : il est temps de regarder l'année qui vient de s'écouler et d'admettre que 2016 n'a peut-être pas été si bonne. Les relations internationales ont pris des airs de Tour Jenga qui menace de s'effondrer à chaque action. Le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Italie et l'Autriche ont joué. Désormais, c'est au tour de la Roumanie... 

Si vous arrêtez quelqu’un dans la rue, dans n’importe quel village ou ville en Roumanie et que vous lui demandez ses préférences politiques, ou ce qu’il ou elle pense des candidats parlementaires, la réponse automatique sera un regard désabusé et une réponse cynique du genre : « Ils sont tous pareils… ça n’a vraiment aucune importance pour qui tu votes ». 

Au cours des 27 ans qui ont suivi la révolution, faisant de la Roumanie une « vraie démocratie », les gens ont été désensibilisés à l’idée d’un avenir meilleur. Pour certains, c’est parce que le changement n’est pas arrivé assez rapidement, mais pour d’autres (quoique peu) le changement viendra… simplement, peut-être pas de leur vivant.

Alors pourquoi s'embêter ?

Voter aux élections parlementaires n’est pas la priorité absolue pour la plupart des Roumains. Comme c’est le cas chaque année électorale, les bureaux de vote vont probablement enregistrer moins de 50% de votants. Non pas parce que les gens ne veulent pas d’un avenir meilleur, mais parce qu’ils savent que ça n'arrivera pas. Alors pourquoi s’embêter à se lever tôt un beau dimanche matin. L’histoire récente a montré que les partis politiques « traditionnels », le PNL (Parti National Libéral) et le PSD (Parti Social Démocrate), agissent rarement dans l’interêt de leurs électeurs, ni même selon la ligne politique abstraite qu’ils défendent.

D’autre part, des partis plus petits comme l’USR (Sauvegarde de l’Union Roumaine) qui ont fait surface il y a seulement quelques années, et qui sont plus progressistes dans leurs programmes politiques, ne sont pas vus de manière plus favorable par le public. La plupart leur reproche leur manque d’expérience et leur réticence à s’adapter. Dans tous les cas, aucun des candidats ne suscite une grande attention.

Étendre les horizons

Cela dit, mes déclarations personnelles concernant le paysage politique Roumain, ont souvent été critiquées comme étant « trop étroites ». C’est peut-être le cas. Je suis une millenniale qui n’était même pas née à l’époque de la révolution et qui ne peut pas vraiment se plaindre de la pauvreté qui a existé pendant les pires années du régime communiste. Je suis consciente de faire ces déclarations d’une position privilégiée, puisque je n’ai connu que l’après communisme, d’une manière quelque peu diluée. 

Sachant cela, j’ai parlé avec Gabriel Sîrbu, un ingénieur Bucarestois de 55 ans, qui en a été témoin et qui a assez d’expérience pour en donner une opinion appropriée.

Lorsque je lui ai demandé ce qu’il pensait des élections parlementaires de cette année, il a admis être heureux de voir que les petits partis n’étaient pas intimidés par leurs concurrents plus imposants, car cela signifiait « le premier pas vers le changement ». En tant qu’homme « physiquement et émotionnellement investi dans l’aboutissement de la révolution de 1989 », Sîrbu a noté que beaucoup votaient à droite parmi ses contemporains. Cependant, l’absence de parti anti-socialiste a conduit à une instabilité politique et au final, à la misanthropie de la population.

« Nous n'avons pas la volonté de défier nos dirigeants »

Faisant de son mieux pour rester objectif, il fait deux remarques très importantes sur l’état actuel de la politique Roumaine, peut-être évocatrices du résultat de la prochaine élection : « Le problème avec la classe politique actuelle, c’est l’absence d’un esprit stratégique et d’un programme politique clair sur le long terme. Beaucoup d’hommes politiques ne pensent pas au delà de leur mandat, alors que les gens devront vivre avec leur décisions bancales. Deuxièmement, le niveau de corruption parmi les dirigeants et ceux qui occupent des postes publics est pour le moins, très décourageant. C’est pourquoi je pense que nous ne faisons aucun progrès ».

Sîrbu continue en comparant l’attitude des politiciens Roumains et étrangers. « Ayant habité à l’étranger pendant de nombreuses années, ce qu’il nous manque en tant que peuple, c’est la volonté de défier nos dirigeants – à tous les niveaux. C’est un réflexe que nous devrions avoir. »

Personne ne sait quel sera le résultat de l’élection de dimanche. Ou peut-être que tout le monde s’en fiche. Le plus probable est que nous semblons peu impliqués parce que nous pensons que rien ne va changer. Mais, cynisme mis à part, nous vivons dans une époque tumultueuse. Les décisions prises aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans le reste de l’Europe auront vraisemblablement un effet domino qui au final, changera toute la scène politique, ici en Roumanie.

Translated from Why Romania needs to vote this weekend