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Picasso à Bozar, le génie enfantin

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Bruxelles

Pablo Picasso fait l'objet d'une exposition retraçant ses prouesses sculpturales à Bozar jusqu'au 5 janvier 2017, Cafébabel Bruxelles était à l'inauguration de cette dernière. « Picasso Sculptures » est complète, riche et fascinante, mais une question se pose : comment redonner de l'intérêt à un artiste dont les œuvres picturales sont connues de tous ?

Après deux rétrospectives, (au MoMa à New-York en 2015, et une à Paris cette année au Musée National Picasso-Paris), Bozar propose une troisième exposition consacrée aux sculptures de l'artiste-icône. Le challenge était important, essayer de proposer un contenu dense et intéressant, sans tomber dans la copie des deux expositions parallèles. Et le défi est relevé avec brio, ne ressassant pas les clichés sur l'artiste. Pablo nous surprendra toujours.

Picasso et compagnie

« L'artiste n'a jamais été formé de manière académique à la sculpture, il y est venu de manière spontanée, libre et autodidacte » nous rapelle dès le début de la visite Cécile Godefroy, co-commissaire de l'exposition. Une énergie créatrice quasi-enfantine, mêlée à de l'humour et une légèreté propre à Picasso, tel est le mélange que l'on retrouve à Bozar. Hormis le volet sur la guerre, qui sert de tremplin à l'art engagé, « Picasso Sculptures » est une ode à la femme, à l'amour et à la créativité sous toutes ses formes

La notion de complémentarité des arts est clef, des tableaux viennent appuyer la synergie montrant que l'art n'est pas une question de clivage, mais d'unité. Des oeuvres se complètent, se détournent l'unes de l'autres ou se font face, exacerbant la différence, mais surtout la cohérence. 

L'intérêt majeur ici, c'est que l'on découvre tout le contexte qui sert d'inspiration à l'artiste, par exemple des œuvres de sa collection personnelle qui ont influencé directement son travail, s'inspirant du passé pour mieux éclater les codes.

Bricoleur du dimanche de luxe

Bien loin de la gravité de Guernica, sujet encore à des réappropriations eu égard l'actualité sanglante en Syrie, l'exposition nous amène à explorer notre âme d'enfant. Dans les années 1910-1920, le sculpteur bouscule les carcans d'un art encore très classique, plaçant dans ses créations des objets de la vie quotidienne. En utilisant de la tôle, des passoires, ou encore de simples vases qu'il repeint, Picasso rappelle que son art est avant tout une question d'instinct.

En mettant en pratique les préceptes de Picasso, Bozar proposera également des « parcours découvertes en famille » , afin de laisser libre court à l'imagination des enfants. Surveillez-les de près, peut-être se cache parmi eux le futur artiste dont la création vaudra des millions.