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Petites musiques d’Internet

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Culture

Les radios communautaires se développent sur la toile. Désormais, l’offre musicale est un puits sans fond, avec des styles très variés et des époques à explorer.

De nos jours, les bibliothèques sont redevenues très silencieuses. Autrefois, un infime grincement involontaire de votre chaise ou une subite quinte de toux incontrôlable aurait provoqué autour de vous un mouvement d’indignation générale. Beaucoup de choses ont changé depuis le temps où il fallait se trouver une place, une pile de livres en équilibre précaire dans une main menacée par le téléphone vibrant dans l’autre.

(shifty eyes/flickr)La révolution du Web est passée par là. En faisant son entrée dans les salles de lecture, l’ordinateur portable et ses casques d’écoute a bouleversé la vie et les habitudes de ces vénérables institutions. Désormais, pendant que je dissèque consciencieusement un ouvrage de Thomas Hobbes, rien ne m’empêche dans le même temps de butiner au royaume virtuel des sites et des fréquences en quête de nouveaux rythmes, de nouveaux groupes et de nouvelles distractions. Et si une bouffée de nostalgie soudaine me saisit, je peux toujours, sur le champ, me rabattre sur quelques vieux standards ou un mes anciens tubes préférés.

Last.fm, une révolution ?

Le must dans cette affaire est de pouvoir à tout moment aller faire un petit tour dans le jardin des autres, histoire d’entendre ce qui s’écoute ailleurs, et constituer aussi sa propre bande originale. C’est le cas par exemple sur le site Last.fm, fondé par quatre jeunes Allemands et Autrichiens. Pour fouiner dans cette grande banque de musique, on peut soit rester très vague, en tapant des mots clé du genre « indie pop » ou bien le nom complet d’un groupe. La procédure est à peu près identique quelque soit le genre. Une chose vous plaît, cliquez vite sur le tag correspondant à vos désirs. Il suffit de mettre la main sur le bon DJ virtuel et d’écouter.

Seul inconvénient avec last.fm, « the social music revolution » : beaucoup de titres sont encore indisponibles. Lassé par de vaines recherches, il est tentant de retourner sur le réseau où le titre convoité est instantanément disponible à la vente. Tous les chemins reconduisent-ils à I-tunes ? D’autres alternatives existent encore. Seeqpod, par exemple. Ce site très simple propose une offre musicale mondiale abondante sur son réseau en affichant le titre pour la recherche. On peut entendre le morceau en entier et même se connecter à d’autres blogs. Parmi les MP3 gratuits, Tonspion (tonspy) existe depuis dix ans. C’est un site pop et rock, bien pourvu en musique classique et en jazz. Il permet des liens non payants avec des musiciens et des labels et contient un volet rédactionnel bien documenté. Européen, en allemand et en anglais.

Deezer, trop de publicités

Deezer en françaisDeezer diffuse lui en 16 langues. Ce site très apprécié en France offre une option de recherche pour la musique dans tous les formats. Semblable à Last et Seepod, l’utilisateur peut concevoir sa propre liste et stocker les titres. Deezer présente cependant deux inconvénients de taille. Tout d’abord, l’architecture du site structurée de façon assez complexe n’est pas très variée et offre peu de titres. D’autre part, la publicité se transforme pour ainsi dire en harcèlement.

www.tun3r.com est un site canadien encore peu connu. Il a l’avantage d’être très plaisant et sans publicité. Réseau de radios longues distances, il permet de capter n’importe quelle fréquence dans le monde. D’un accès simple et polyglotte, il propose un classement par genres et par langues. Son habillage a un léger goût rétro. Il faut procéder comme jadis votre grand-mère s’y prenait quand elle faisait osciller délicatement l’aiguille qui crachotait avant de se fixer sur la fréquence souhaitée. Mais ici la magie opère instantanément. Sur Tun3r, le choix peut se faire simultanément par genre, par artiste et par pays d’émission. Il vous sera possible de capter Gloria de Van Morrison sur une radio alternative roumaine.

tun3r.comDifficile donc, avec le Net, de ne pas trouver musique à son pied et encore moins de stopper sa fringale de nouveautés, même au risque de se perdre. Pas de danger cependant que je sois comme autrefois dévisagé par le regard désapprobateur du voisinage. Autour de moi, tout le monde a aussi les oreilles et la tête pleine de musique.

Translated from Leise Radio-Revolution