Peillon : toujours contre son gré ?
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C’est nouveau, ça vient de sortir. Nous connaissions déjà tous le fameux : « c’est pas de ma faute, c’est à cause de l’Europe », grand slogan des politiciens français de tous bords. Et bien, maintenant voici le : « les dirigeants français font exprès de ne pas utiliser les bons côtés de l’Europe, histoire de bien nous laisser dans la merde ». De qui doit-on cette innovation ?
Vincent Peillon, eurodéputé socialiste français depuis 2004 (à défaut d’avoir été élu à l’Assemblée Nationale…). Fin connaisseur des rouages européens, il avait dernièrement préconisé aux ouvriers de Caterpillar - en phase de devenir des martyrs de la crise – de recourir au Fonds européen d’ajustement à la mondialisation. Pour simplifier, c’est un programme de 500 millions d’euros annuels max qui doit réduire les effets néfastes des délocalisations, en aidant les ouvriers à retrouver du travail, par la formation par exemple. Il est opérationnel depuis 2007, du à un fort lobby français (post référendum 2005 et de l’Europe qui fait peur).
Kezako ce truc ?
Mais revenons à nos moutons. Alors que notre héros de l’intégration européenne était tranquillement interviewé par BFM TV, conspuant la politique de Sarkozy, il a très fortement regretté que la France préfère laisser mourir ses usines et ses ouvriers que de faire appel à cette aide. Genre, la France refuse l’aumône qu’on lui donne.«C’est un fond dont tout le monde se fout. Ce fonds, c’est 500 millions d’euros. La France contribue pour 50 millions d’euros, 10 %. Elle a utilisé zéro. Pas un. Zéro en deux ans.»
Aie, Aie, Aie, Aie, Aie, …
Quand j’étais petit, les grands me disaient de toujours réfléchir avant de parler. Mais encore une fois, je peux constater qu’ils ne font jamais ce qu’ils disent, comme avec l’interdiction de l’usage de la violence sur mes camarades.Donc, le petit souci pour Peillon l’européen, c’est qu’il a faux sur toute la ligne…Et pour un député européen, présent depuis 2004 dans l’hémicycle, ça la fout mal. En effet, la France a déjà bénéficié de ce fonds européen et a même été la première à le faire ! C’était pour son industrie automobile chérie. Pour plus d’informations, , daté de juillet 2007 sur le sujet. Dommage qu’il ne lise pas cette publication. Et qu’il n’aille pas nous dire qu’il était parti en vacances contre son gré !voici un article d’Euractiv France
Ensuite, je me suis demandé un truc. D’où tient-il les 10% de cotisation français ? Ce fonds est un programme de l’Union européenne; financé par le budget communautaire donc. Or il n’existe pas de programmes communautaires où les Etats mettent la main à la poche directement, selon leurs envies. Donc clairement, voici une deuxième bêtise, doublée d’une troisième car officiellement la France participe à hauteur de 15% du budget européen. Ca commence à faire beaucoup…Une petite dernière ? Oui oui, encore une pour la route. Si on lit les conditions d’obtentions du Fonds (), on note ceci : il faut 1000 employés licenciés (+sous traitants sous conditions) pour y avoir droit. Le souci, c’est que chez Caterpillar, il n’en était prévu que 733…ramené aujourd’hui à 600, du fait des pressions syndicales. Pour que Caterpillar puisse y avoir droit, il va d'abord analyser les répercussions chez les sous traitants, sinon Caterpillar peut ne pas être éligible. Il y a bien un projet pour ramener le chiffre des ayants droits à 500 (, très bon article aussi) mais rien n’a encore été décidé.Pour ceux qui veulent apprécier la prestation d'un parlementaire européen à la télévision,. La déclaration concernant le Fonds arrive très rapidement, pas besoin de zaper.