Pas de goût sans éthique
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alexandra dubourgetVoyage dans la galaxie des mouvements civils qui ont fait de la qualité des aliments le rempart d’un engagement militant.
Ils préfèrent le « Slow Food » au « fast food », achètent des fruits et des légumes directement chez les paysans locaux et mettent dans leur café du sucre de canne brut, issu du commerce équitable et solidaire. Eux, ce sont les fans de l’alimentation bio qui ont déclaré la guerre aux OGM, aux supermarchés et parcourent les étiquettes des aliments avec le même entrain qu’un roman de Dan Brown : à la recherche de l’énigme cachée derrière les sigles ascétiques E212 et E199 -indiquant l’existence d’un additif autorisé par l’Union Européenne-. Cette armée des maniaques de la forme prêts à combattre pour défendre leur estomac se retrouve de plus en plus parmi les citoyens lambda de la société civile. Depuis quelques années de nombreuses organisations et communautés en tous genres ont émergé, dépassant les simples frontières nationales. Des mouvements qui ont influé sur la mise en place de normes communautaires, modifiant notre façon de manger et censées nous éclairer sur la qualité des aliments à travers le principe de traçabilité.
Les Croisés du plaisir éthique
Fondée à Paris en 1986 par Carlo Petrini, « Slow Food » est une organisation internationale qui entend protéger la diversité des plaisirs de la table contre l’homogénéisation du mode de vie « fast food » Le mouvement du « Slow Food » prône une culture gastronomique, développe l’éducation au goût à travers des cours et séminaires, encourage la biodiversité en matière d’agriculture, préserve les aliments traditionnels d’un quelconque risque « d’extinction ». Cette association regroupe aujourd’hui plus de 82 000 adeptes et a des sièges en Italie, en Allemagne, en Suisse, aux Etats-Unis, en France, au Japon et dans près de 107 pays différents. Le goût du terroir et la mise en valeur des spécificités régionales sont les stratégies gagnantes de ce « mouvement du goût », animé par des bénévoles amoureux de la bonne chère.
« Cittadinanzattiva » est lui un mouvement civique né en 1978 qui œuvre à la promotion et à l’encadrement des droits des citoyens et des consommateurs en Europe et en Italie. Cette initiative regroupe 235 assemblées territoriales et près de 76 000 adhérents avec parmi ses faits d’arme, l’instauration d’une mesure de « restauration amie », permettant d’exercer un contrôle sur l’évaluation des services de restauration collective, comme les cantines dans les écoles, les hôpitaux ou les maisons de retraite.
La renommée ONG « Greenpeace » commence elle aussi à s’intéresser à la question alimentaire et cherche à lancer à l’échelle internationale une campagne contre les OGM. Sa pétition réclame l’introduction d’un étiquetage obligatoire pour les produits issus d’animaux nourris avec des OGM. Les activistes de « Greenpeace » se battent en outre contre l’usage irrationnel des pesticides et la fin de la biodiversité.
Enfin, les groupes d’acquisition solidaire (GAS) constitués de consommateurs, achètent leurs fruits et légumes directement aux paysans en cherchant à privilégier les petits producteurs respectueux de l’environnement. Cette tendance s’est esquissée depuis quelques années en Italie, où les GAS se rencontrent régulièrement pour acheter à prix de gros des produits alimentaires ou d’usage commun et se les redistribuent ensuite entre eux. L’idée sous-tendant leur démarche réside dans la nécessité d’un changement de style de vie, favorisant une consommation critique qui tient compte de l’exigence d’éthique dans le marché.
Des champs aux campagnes
La campagne sur la sécurité des aliments lancée par l’UE en partenariat avec des représentants de la filière agroalimentaire et des associations de consommateurs veut désormais agir afin de garantir de bons standards de qualité pour les produits. Certaines voix s’élèvent ainsi pour dénoncer le nivellement par le bas de ses directives et règlements communautaires. Depuis 1993, l’EUFIC (European Food Information Council), une organisation européenne sans but lucratif collabore, avec des institutions nationales et internationales pour offrir aux consommateurs européens un maximum d’informations sur la qualité nutritionnelle et le processus de sécurité alimentaire des produits existants sur le marché. Parmi les initiatives d’Eufic, l’animation de deux sites internet : www.coolfood.com orienté vers les jeunes pour leur enseigner les bases d’une alimentation et un style de vie sains et www.foodstudents.com, un forum interactif sur les aliments, la sécurité et les nouvelles technologies de production.
Translated from I crociati del mangiare sano