Paco de Lucía : les bonnes choses ont une fin
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Matthieu AmaréPaco de Lucia, le maître incontesté de la guitare flamenco, est mort hier à Cancun des suites d’un malaise cardiaque. Si la légende née le 21 décembre 1947 à Algérisas (Espagne), est mort sur la plage auprès de ses enfants c’est qu’il n’a pas cessé de célébrer la vie et les bonnes choses, selon notre journaliste espagnol.
Les chansons de Paco de Lucia évoquaient tantôt la promenade du dimanche, le soleil, les terrasses, la bière et les amis. Autant de bonnes choses qu’il donnait à entendre aussi bien à Madrid, qu’à Algésiras ou à la Nouvelle-Orléans. Grattant somptueusement un mélange de flamenco et de jazz, de Lucia racontait que la musique n’a pas de frontières, qu’elle vous prend direct au cœur, qu’elle est capable de vous arracher un sourire et de vous agiter, ici et là. Avec six cordes, Paco vous faisait voir le monde. « Vous dites que je suis une légende de la guitare. Mais vous n’avez pas idée. Il y a seulement deux ou trois guitaristes dans le monde qui peuvent être considérés comme tels. Et le premier d’entre eux, c’est Paco de Lucia ». Ainsi parlait Keith Richards. Amen.
Paco de Lucia - Entre dos aguas
Paco de Lucia avait fait vœu d’allégeance à la musique. Il serait facile de tenir la liste des exploits commis par un héros disparu. Il serait facile de louer tout ce qu’il a fait pour le flamenco, plaçant ainsi l’Espagne sur la carte du monde de la musique. Mais sérieusement, pensez-vous qu’un génie pourrait être enfermé sur une carte ?
Je préfère me laisser aller entre les cordes, pour battre la mesure, en fermant les yeux. Je suppose même qu’il préfèrerait cela aux honneurs. Car aujourd’hui, nous sommes un peu plus seuls, et le monde un peu moins bien. Mais souvenez-vous que chaque fois qu’un rayon de soleil jaillira d’un dimanche après-midi, Paco de Lucia retentira. Parce que les bonnes choses ne meurent jamais.
Translated from Paco de Lucía, las seis cuerdas del genio