ONE : « Nos combats sont trop justes pour être ignorés »
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Une jeune ambassadrice de ONE, une ONG qui lutte contre l'extrême pauvreté, nous du sens de son engagement auprès des populations démunies. Et pourquoi il faudrait qu'il déteigne sur tous les membres de sa génération.
Avez-vous déjà ressenti la conviction intime et profonde que ce que vous faites est juste. Que vos combats, quelles qu’en soient les issues, méritent d’être menés car ils représentent quelque chose d’indissociable de vous-même ? Pour ma part, je déteste qu’on me demande « pourquoi ». Pourquoi lutter contre la pauvreté, pourquoi éradiquer les maladies, pourquoi faire cela bénévolement... Je n’ai pas la réponse, pas de « parce que », pour la simple et bonne raison que pour moi tout cela n’est qu’une question de justice naturelle. La solidarité ne devrait jamais être questionnée. Si nous avons les moyens de sauver des vies, alors nous devons le faire.
Mais peut-être que tout cela manque de contextualisation... J’écris ces lignes aujourd’hui en ma qualité de Jeune ambassadrice de ONE. Pour vous faire une idée de ce que cela implique, imaginez une petite blonde de 24 ans, vêtue d’un tee-shirt logoté et d’un blaser noir, dans un bureau de l’Assemblée nationale, discutant avec un député de l’Aide publique au développement et essayant de le convaincre de s’engager en faveur d’une politique internationale solidaire. On parle de la taxe sur les transactions financières, de la part de l’APD dans le projet loi de finance, de la lutte contre l’évasion fiscale... Notre objectif est simple : faire en sorte que des mesures soient prises en faveur de la lutte contre l’extrême pauvreté et les maladies évitables dans les pays les plus pauvres. Je vous épargnerai les détails techniques, mais bien entendu le plus gros de nos demandes porte sur les budgets alloués à l’aide au développement en France, mais aussi en Europe, car ces deux grands bailleurs sont intimement liés et complémentaires.
C’est pourquoi cette année, après avoir rencontré un maximum de parlementaires français à l’Assemblée nationale, nous nous rendrons au Parlement européen à Bruxelles, à la rencontre des eurodéputés. Nous serons près de 300 jeunes, originaires de France, mais aussi du Royaume Uni, d’Irlande, d’Italie, d’Allemagne, de Belgique, des Pays Bas... Au total nous représenterons plus de 30 nationalités, mais notre engagement est le même : défendre l’aide au développement, dans nos pays respectifs et au niveau européen.
Ce sera ma deuxième visite aux députés européens depuis le début de mon engagement et je suis toujours partagée entre le fait d’être impressionnée et la conviction que nos combats sont trop justes pour être ignorés. L’aide de l’Union européenne représente un enjeu trop important pour que nous ne fassions pas tout ce que nous pouvons pour les convaincre de ne pas l’amputer. En apportant une aide correctement orientée (en priorisant les pays les plus pauvres, les femmes et les filles, en maintenant des engagements forts dans la santé et l’éducation), nous savons que l’extrême pauvreté peut être éradiquée d’ici à 2030.
Au cours de ces quatre dernières années, depuis que je suis bénévole avec ONE, j’ai rencontré beaucoup de « plaidoyer-sceptiques » mais je vous rassure : nous ne sommes pas des utopistes. Certes, nous n’essuyons pas que des victoires et faire du plaidoyer peut même s’avérer parfois frustrant tant les mécaniques politiques sont complexes. Mais nos réussites valent la peine, car ce qui peut paraître une simple petite ligne budgétaire représente en réalité des milliers de vies sauvées ! Nous avons la preuve que cela fonctionne et l’impact de l’aide publique au développement est réel – et en ce qui me concerne, cela me donne encore plus envie de me battre.
Nos dirigeants européens sont à un tournant décisif. Ils négocient actuellement le budget pour l’année 2018, et notamment la part qui sera allouée à la lutte contre l’extrême pauvreté et les inégalités dans le monde. Vous pouvez m’aider à leur demander de protéger le budget d’aide au développement et à soutenir les populations les plus démunies.
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