On ira tous au paradis
Published on
Translation by:
Morgane Fabre-BouvierQue vous passiez votre été en France, à Madrid ou en Inde, les mains dans la pâte ou dans les trèfles, en compagnie d’un Maharadja ou d’un pacha, tout va bien se passer ! Dans cette Tour de Babel, un avant goût du paradis et des expressions qu’utilisent les Européens pour le décrire.
Bien que la France soit habituée à dire Bonjour tristesse, dans les pays germanophones, notre grande nation reste synonyme de savoir vivre. Bonne musique, repas délicieux, paysages pittoresques, les germaniques s’extasient. Avec tout ça, il ne leur en faut pas plus pour vouloir « vivre comme dieu en France ». L’expression vient vraisemblablement de l’époque où la vie à la cour du roi-soleil Louis 14 était particulièrement luxueuse, au grand dam du reste de l’Europe.
C’est sans doute en raison de la fureur révolutionnaire qui s’ensuivit que les Français préfèrent une autre expression. Républicains jusqu’aux bouts des ongles, ils font entrer en scène leur emblème national, et avec l’expression « vivre comme un coq en pâte », c’est le gallinacé qui a l’honneur de mener la grande vie.
En Grande-Bretagne, les insouciants et les oisifs « vivent au milieu des trèfles». Mais, oh surprise, le Royaume-Uni utilise aussi l’expression « vivre comme un roi ». On comprend tout de suite un peu mieux l’excitation autour du jeune prince Georges.
La Pologne peut difficilement miser sur les rois, les animaux ou les plantes, qui sont tous déjà pris. Non, le Polonais, lui ce qui le fait rêver, c’est le soleil. Ainsi, si quelqu’un profite pleinement de la vie, on dit qu’il « vit comme à Madrid ».
L’Espagnol aussi rêve d’exotisme et de sable chaud. Ceux qui se la coulent douce vivent « comme des Maharadjas », les fabuleux souverains indiens.
En Italie, le bienheureux « vit comme un pacha ». Le titre honorifique était attribué à de hauts fonctionnaires et aux fils aînés du sultan.
Translated from Leben wie Gott in Madrid