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On a tué Ben Laden, pas le terrorisme

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Politique

Dans la nuit de dimanche à lundi, une unité des forces spéciales américaines a abattu Oussama Ben Laden dans la ville pakistanaise d'Abbottabad. Si le réseau terroriste Al-Qaida est toujours dangereux, cela augure néanmoins de grandes chances de rapprochement entre les mondes occidental et musulman, estime la presse.

El País: Un revers important pour Al-Qaida; Espagne

Si la mort d'Oussama Ben Laden affaiblit le réseau terroriste Al-Qaida, elle ne le détruira pas, estime le quotidien de centre-gauche El País : "La perte de Ben Laden est un revers cinglant pour Al-Qaida. Il sera difficile de remplacer la force symbolique de son leader. Mais Al-Qaida poursuivra son existence et disposera d'un nouvel émir, probablement de l'Egyptien Aiman Al-Zawahiri. Celui se présente depuis des années comme le stratège du terrorisme mondial, même s'il n'est peut-être pas soutenu par tous les acteurs de ce réseau multiforme. Ces dernières semaines ont été arrêtées en Allemagne trois personnes qui étaient en relation avec la cellule dirigeante d'Al-Qaida et qui se préparaient à commettre des attentats-suicides dans le pays. On continuera à recevoir des nouvelles de ce type dans les années à venir." (Article du 03.05.2011)

România Liberă: La jeunesse musulmane a besoin de perspective; Roumanie

La mort du chef d'Al-Qaida Oussama Ben Laden ne signifie pas la fin du terrorisme, ce dont l'Occident est lui-même coupable, estime le quotidien România Liberă : "Ce combat n'existerait pas si la jeunesse appauvrie du monde islamique disposait d'une véritable alternative aux sociétés archaïques et à la violence qui les entoure. … Mais les données statistiques compilées par les organisations internationales ces dernières années montrent combien la situation de l'éducation est décourageante dans les pays musulmans. … La lutte contre les mouvements comme celui d'Oussama Ben Laden devrait être menée avec des livres plutôt qu'avec des bombes, et c'est l'élite politique, culturelle et aussi économique des Etats musulmans qui devrait la mener, plutôt que les généraux des armées occidentales. L'Occident pourrait jouer un rôle important qu'il n'a jusque là pas assumé avec suffisamment de détermination. C'est une obligation ! Si ce n'est par empathie, du moins pour préserver ses citoyens de nouveaux actes terroristes." (Article du 03.05.2011)

De Morgen: La fin du choc des civilisations; Belgique

Avec la disparition d'Oussama Ben Laden, l'indicible "choc des civilisations" peut aussi prendre fin, espère le quotidien De Morgen : "On peut voir dans la mort de Ben Laden la fin presque symbolique du terrorisme fondamentaliste, mais aussi celle de l'exploitation qui en a été faite pour amplifier et problématiser la contradiction entre monde occidental et monde musulman. … Il n'y a dans l'histoire ni table rase ni rupture soudaine d'un jour à l'autre. … Mais la mort de Ben Laden, associée aux évolutions dans les pays arabes, contribuera à ce que l'on ne puisse plus parler de la politique mondiale en des termes manichéens, 'noir et blanc', 'vous et nous'. Elle ne contribuera pas à ce que l'on abandonne la politique hégémonique, ni à ce que tout devienne rose. Mais la mort d'Oussama Ben Laden et le printemps arabe pourraient augurer une ère où les deux 'cultures' ne seront plus hermétiques l'une à l'autre." (Article du 03.05.2011)

Le Monde: Les révolutions arabes ont tué le djihad; France

Oussama Ben Laden est mort politiquement depuis déjà longtemps, écrit le quotidien de centre-gauche Le Monde : "La mort physique d'Oussama Ben Laden fait suite à la mort politique du chef d'Al-Qaida, liquidé par les révolutions démocratiques arabes dont les slogans étaient aux antipodes de son idéologie islamiste radicale. Eût-il été éliminé par George W. Bush durant la guerre contre la terreur, Ben Laden aurait pu servir de martyr à la cause jihadiste, voire d'icône aux mouvements anti-occidentaux divers du monde musulman. Sa mort vient clore une sombre décennie dans les relations entre le monde arabe et musulman et l'Occident, ouverte par les attentats du 11-Septembre et refermée par la révolution du jasmin tunisienne, par la place Tahrir au Caire et par les aspirations des peuples arabes à la démocratie et aux droits de l'homme." (Article du 03.05.2011)

The Times: Le Pakistan mis en cause; Royaume-Uni

Le fait qu'Oussama Ben Laden ait pu se cacher aussi près de la capitale pakistanaise préoccupe le quotidien libéral-conservateur The Times : "Un problème certain de Washington est désormais de savoir comment traiter le Pakistan. Il est difficile de croire que personne ne savait ce qui se trouvait dans ce camp largement fortifié - à quelques centaines de mètres d'une école militaire d'élite. Dans le meilleur des cas, Islamabad est coupable de négligence, dans le pire des cas, de complicité. Les Etats-Unis ont désormais besoin du Pakistan à leurs côtés, notamment pour les prochaines décisions sur l'Afghanistan, et traiteront Islamabad avec un certain tact diplomatique. Il serait toutefois imprudent de se fier à ce gouvernement dysfonctionnel." (Article du 03.05.2011)

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Photo: (cc)Dan Nguyen/flickr

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Translated from Bin Laden ist tot - der Terrorismus lebt!