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Odyssée dans les rues embrumées de Moscou (12 photos)

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Translation by:

Emmanuel Haddad

Société

D’abord, ce fût la chaleur, la plus assommante jamais vécue de mémoire de Russe. Dans la capitale, les journées se déroulaient avec difficulté et les nuits étaient encore pires, vu le manque de ventilateurs et d’air conditionné. Puis vinrent les incendies. Un journaliste espagnol qui réside à Belyaevo, un quartier proche du centre, nous offre une vision de l'intérieur de la canicule enfumée de Moscou.

Contre la chaleur, des infrastructures mal adaptées

Mi-juin, 1.500 personnes avaient péri noyées, la majorité accompagnées par une dose exagérée de vodka. La police a commencé à contrôler l’accès aux étangs et aux lacs pour éviter que les habitants n’aient l’envie subreptice de prendre un bain de fraîcheur... Eternel.

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

Fuir la chaleur

Des dizaines de groupes traversent les bois, écrasent les mauvaises herbes et sautent par-dessus les murs pour échapper à cette milice et pouvoir savourer un dimanche au bord du lac.

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

Après la canicule, la fumée

Les incendies ont commencé fin juillet. Ils ont déjà rasé 750.000 hectares de forêt dans le centre et à l’ouest de la Russie, et la colonne de fumée occupe une bande de terrain de 3.000 kilomètres qui se voit depuis l’espace.

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

Fuir la ville

Moscou ressemble à une grande discothèque mal ventilée : les vêtements sentent le renfermé, les yeux vous piquent et la morve sort toute noire de votre nez. Pas étonnant que les moscovites essaient de fuir loin de la ville, comme l’a fait Viacheslav : « J’ai une maison à Kazán, donc je suis parti vendredi pour ne rentrer que lundi matin, pour aller travailler. Je ne peux pas être Moscou, c’est insupportable » Kazán - ici en photo - est à 14 heures en train !

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

Le taux de mortalité augmente

 La mairie de Moscou a reconnu que le taux de mortalité avait doublé ces dernières semaines, jusqu’au chiffre dramatique de 700 morts par jour (hypertension, difficultés respiratoires). Tandis que les écologistes de Greenpeace accusent le Kremlin d’avoir réduit la moitié du personnel contre les incendies et d’avoir démantelé le système de prévention d'incendies.

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

Un feu meurtrier

Le feu a déjà tué 54 personnes, et 2.000 Russes se retrouvent aujourd'hui sans logement.

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

Réaction citoyenne

La solidarité prend forme peu à peu : l’Eglise de la rue Stanislavski accumule du matériel pour ceux qui se sont retrouvés sans logement. « Chaque jour, des gens viennent et nous laissent toute sorte de chose, explique Tania, une des instigatrices. Des habits, des casseroles, des jouets, des oreillers…Dans l’après-midi, les bénévoles étiquettent et rassemblent tous les objets, que nous envoyons ensuite vers les zones les plus affectées. Tout objet déjà utilisé peut faire l’affaire. »

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

Masques à gaz et salle de classe

La fumée a aussi pénétré l’Institut Pouchkine de Langue Russe, où les fenêtres restent fermées malgré la chaleur extrême, et où les élèves déambulent dans les couloirs avec un masque sur le visage. A la réception, des cahiers apposés sur les fenêtres bloquent la pollution et les secrétaires se protègent le visage avec des mouchoirs. Ambiance braquage de banque.

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

Les étudiants sèchent

De nombreux étudiants ont déjà jeté l’éponge ; Stefan, Suisse, rentre chez lui plus tôt que prévu, par peur d’attraper quelque chose : « Mes colocataires en ont profité pour visiter Saint-Pétersbourg et j’ai pensé faire la même chose, mais j’y ai déjà été. De toute manière je ne peux plus continuer à vivre de cette façon. »

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

La fumée, plus fort qu'une bombe H

Jusqu’à la ville sous-terraine qu’est le métro moscovite, construit pour accueillir les habitants en cas de conflit nucléaire, a succombé à la fumée. Certains passent avec un masque à gaz comme si la menace de la guerre froide s’était finalement réalisée.

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

La pluie arrive

Ce mardi le ciel est plus dégagé. On a même senti quelques gouttes. Les Russes les plus optimistes avancent qu’à la fin de la semaine, tout sera rentré dans l’odre.

(Photo: Argemino Barro/ ©piratasmalayos.blogspot.com/)

Translated from El verano al otro lado del telón de humo