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« Nous sommes tous Grecs ». A Bruxelles aussi.

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Bruxelles

Par Aris Kokkinos Entre l'adoption du plan de sauvetage par le parlement grec le 12 février et la réunion de l'Eurogroupe le 20 pour sa finalisation, le collectif « Nous sommes tous Grecs » appelait à une journée internationale de soutien à la Grèce le samedi 18 février.

Un avenir incertain

A Bruxelles, une centaine de citoyens s'est réunie devant l'ambassade de Grèce pour exprimer son soutien au peuple grec, éprouvé par les mesures d'austérité. Le rassemblement comptait des fonctionnaires, des immigrés des deuxième et troisième générations, des nouveaux venus fuyant la crise... et le désarroi se lisait sur les visages.

L'avenir incertain est craint tant pour les compatriotes grecs et européens que pour soi-même à Bruxelles. C'est ce qui est ressorti des quelques interventions sur le mode de la démocratie participative, quiconque souhaitant prendre la parole pouvant le faire. Maroussa Diacoyannis, membre de la communauté Facebook Democracia Real Ya, est revenue sur les dernières manifestations en Grèce, vues par une population désemparée. Baisse du niveau de vie et augmentation des impôts expliquent la crise de nerfs actuelle. Les gens ne savent plus à quel saint se vouer.

Bénédiction de Zeus ou rocher de Sisyphe, l'accord sur le plan d'aide a été obtenu hier, indispensable pour honorer la prochaine échéance de remboursement du 20 mars, avec un nouveau prêt de 130 milliards d'euros et l'effacement de 100 milliards de dette privée. Yorgos Vassalos, membre de Corporate Europe Observatory, un groupe de recherche sur le pouvoir des lobbys, a exprimé une harangue radicale contre le plan de sauvetage. Selon lui, ce plan sert à sauver les banques et pas le peuple, il faut le rejeter en bloc.

Un appel à une entente entre partenaires européens

En fin de manifestation, Dimitri Argyropoulos, le président de la communauté hellénique de Bruxelles, a tenté de faire entendre un point de vue plus posé, celui de la nécessaire entente entre partenaires européens, dans un respect mutuel. Président élu de la communauté immigrée  (comme les autres communautés nationales, la communauté hellénique représente surtout les immigrés grecs arrivés en Belgique à partir des années 1950), Argyropoulos n'est pas un élu, ni même un représentant, du gouvernement grec. Mais, symbolisant aux yeux de certains manifestants ces politiciens qui ont mené le pays au bord du gouffre, il a eu beaucoup de mal à se faire entendre.

S'il y a un point à retenir de cette manifestation, c'est qu'il y a un conflit de générations. Comme dans la mythologie, les jeunes se retournent contre les anciens, à l'image de ce qui arrive aujourd’hui en Grèce. Et lentement mais sûrement, la classe politique grecque se coupe de sa jeunesse. C’est sans doute, et tous comptes faits, l’aspect le plus inquiétant de la crise.