Négocier moins pour polluer plus…
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Honnêtement, j’y ai cru. Non, sans rire, j’ai pas honte de le dire, j’ai vraiment cru à un moment que les dirigeants français avaient sincèrement pris conscience des problèmes environnementaux. Faut dire que j’ai des excuses.
Entre le grand barnum du « Grenelle de l’environnement » et les questions écologiques mises au premier plan du programme de la future présidence française, y’avais de quoi s’y tromper. On avait vraiment l’impression que derrière les habituels discours de façade, il y avait un début d’esquisse de frémissement… Tant pis…
Bah oui, tant pis ! Parce qu’à la première occasion, les vieux démons refont surface. Le 20 décembre, le Conseil Environnement a échoué à trouver un accord sur une proposition de directive-cadre sur la protection des sols. En gros, ce texte prévoit de coordonner les mesures des Etats membres pour la protection des sols, d’imposer des règles de précaution sur leur utilisation, et de faire un inventaire des sites à risques.
Pour l’instant, le truc est au point mort, parce que quelques grands Etats membres sont contre. Et parmi eux, la France, évidemment ! En se barricadant derrière l’argument classique du « ça coûte trop cher et c’est trop compliqué », la France est à nouveau à la pointe…de la lâcheté politique, sport national depuis quelques temps. Les coups de menton volontaires de notre président en culottes courtes n’y changent pas grand-chose. Le temps des finasseries, des arrangements et des petits intérêts n’est pas terminé, bien au contraire.
Le plus marrant, c’est que ça fait quelques temps qu’en France on se plaint de la perte d’influence en Europe. On accuse pêle-mêle les anglais, l’élargissement et l’influence américaine. Mouais… Et si c’était juste qu’on est des nazes ? Non, parce que quand on fait de l’environnement la priorité de sa présidence et que six mois avant on bloque des textes sur le même sujet, ça le fait moyen, non ?
Ahh, elle va être belle notre présidence ! Espérons au moins que les conneries de notre gouvernement nous donnerons l’occasion d’avoir la politesse du désespoir…