Moulin à paroles
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Jane MeryLes politiciens parlent beaucoup... pour ne rien dire. Tour d’Europe des expressions consacrées à la « tchatche » médiatique.
Selon Silvio Berlusconi, Barack Obama est « jeune, beau et bronzé ». Cette petit pointe d’humour très à propos est tombée de la bouche du chef du gouvernement italien, deux jours après que le candidat démocrate a été élu président des Etats-Unis. En France, en entendant ça, la première dame reste sans voix qu’elle a pourtant de velours. Carla Bruni explique revêche qu’elle est bien contente de ne plus avoir la nationalité italienne.
Mais restons cool, Carla. Car les Européens ont maintenant l’habitude des pitreries de Silvio. Les Polonais estiment qu’il a « la langue bien pendue » grâce à l’expression « gadac co ślina na język przyniesie » qui signifie « saliver des mots ». Les Espagnols en rigolent aussi : « Berlusconi ne se tait même pas sous l’eau », disent-ils (« no se callan ni debajo del agua »). « Il ne réfléchit pas avant de parler ! », s’exclament les Anglais à leur tour (« think before speaking »). Les Français, compatissants, sont les seuls à proposer une solution à la pipelette italienne. Ils lui conseillent de « tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ».
En général, les politiciens parlent trop, souvent pour ne rien dire, comme s’ils étaient des « chatterboxes » (en anglais) ou des « chiaccheroni » (en italien), ou encore des « parlanchines » (en espagnol)… bref de vrais « moulins à paroles » ! Ils parlent « par leurs coudes » comme disent aussi les Hispaniques dans l’expression « hablar por los codos ». La liste des proverbes est bien longue… du « perroquet » bien sûr (« gadac jak najęty », dit-on même en Pologne) à la « cascade » allemande (« reden wie ein Wasserfall »). Ah, que de la « gueule » !
Translated from Berlusconi habla por los codos