Mercredi c'est archi – Beaux cuivres pour beaux-arts
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Depuis deux ans, les Beaux Arts se sont installés dans leurs nouveaux locaux (vraiment) très contemporains. Petit tour du propriétaire. |Mercredi c’est archi | vous traîne chaque semaine dans un lieu de la ville, histoire de sortir un peu de chez soi et frimer lors d’une balade romantique.
De loin, les locaux des Beaux Arts ressemblent à une usine du XIXe après un bombardement. De près aussi, mais avec une énorme faille en plus, coupant le bâtiment en deux morceaux dont il ne reste, pour les relier qu’une passerelle aérienne. Comme on ne pouvait pas compter sur les étroits mâchicoulis, de vastes verrières ont poussé là-dessous pour laisser pénétrer sur ses artistes en herbe la lumière de l’inspiration.
Le cabinet parisien « Architecture Studio » lauréat en 2001 du concours pour le projet, a fait de l’architecture comme on fait de la poésie : une bonne prose hermétique et quelques rimes qui marchent : de la transparence, de la hauteur et une touche un peu vintage. Et qui marchent bien puisque, circonspect ou admirateur, le promeneur lambda s’arrête, la bouche ouverte, pour examiner l’œuvre.
Géniale création innovante ou pompeuse volonté de mettre du neuf & pimpant pour redorer le blason d’une ville qui peine à montrer sa modernité, entre sa cathédrale gothique et ses usines de pneus ? Huguette habite une des maisonnettes voisines : « Quand on a vu le chantier, on s’est demandé ce que ça pouvait bien être. Plus les travaux avançaient et moins on comprenait ce qu’on nous faisait ». En attendant, malgré son aspect totalement bancal, l’école n’est pas encore tombée, et aux Beaux Arts, on touche du cuivre.
Et précisément, le cuivre est le métal angulaire du projet. A l’image de l’art qu’on va enseigner sous ses façades, les pans de cuivre sont évolutifs, amenés avec le temps à verdir selon une mutation chromatique mais naturelle qui séduit les futurs coloristes. Et pourtant, on ne peut s’empêcher d’ergoter : au prix du cuivre (troisième marche des podiums olympiques), un toit de cuivre était-il vraiment nécessaire ?
Dans l’ensemble, les étudiants se réjouissent de leur nouvel atelier, offrant des espaces adaptés et équipés à la pointe de la technologie. Et puis ils ne vont pas se plaindre : de l’autre côté de la rue, leurs collègues d’archi’ devront attendre encore quelques mois pour quitter leurs vieux locaux et aussi avoir droit, eux aussi, à la fringante modernité.
La semaine prochaine : La bibliothèque Lafayette