Meet My Hood : Montparnasse, Paris
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« C'est une gare, point barre. » Comme beaucoup d'autres, le quartier du sud de Paris souffre de clichés pesants. Pourtant, bien plus qu'une station de train, l'endroit est chargé de lieux culturels, de super restos et de bonnes histoires. Entre Cézanne, les théâtres et des crêpes, on vous invite à (re)faire un tour à Montparnasse, de manière à ce que vous attrapiez le bon wagon.
« Montparnasse est surtout un lieu culturel, plus que Montmartre ou ailleurs. » La phrase est lâchée. Depuis sa boutique de souvenirs rue Delambre, Charles n'en démord pas : la butte Montmartre ne vaut pas le mont Parnasse. Niché entre les catacombes de Denfert-Rochereau et les Invalides, Montparnasse est un quartier trop souvent méconnu des Parisiens de la rive droite. Ces derniers oseront même vous assurer qu'il n'y a rien à y voir, rien à y faire. Et pourtant, le quartier a longtemps attiré des grandes figures du monde artistique, comme le poète Guillaume Apollinaire ou le peintre Paul Cézanne, qui y ont vécu.
Autrefois, on l'appelait le « mont Parnasse » car les étudiants venaient, d'après la légende urbaine, réciter des vers sur ses hauteurs. Aujourd’hui, le mont a disparu mais les étudiants, eux, sont toujours là, dans le quartier de Vavin où plusieurs écoles et lycées se sont implantés.
Comme le nom de sa station de métro, Montparnasse-Bienvenue, le quartier invite les curieux à s'aventurer dans ses rues parsemées de cinémas, de vieux théâtres et de bistrots à la devanture sombre mais chaleureuse. Abondons dans le sens de Charles et disons qu'une vraie vie culturelle fourmille. À titre d'exemple, la rue de la Gaîté et ses six théâtres feraient pâlir d'envie les artistes en devenir de la butte Montmartre.
Et puis il y a les crêperies, nombreuses, qui s'étalent sur deux rues parallèles celle d'Odessa et du Montparnasse. Ce n'est pas le fruit du hasard, les Bretons ont investi le coin depuis quelques décennies déjà, grâce à la ligne directe Brest-Paris qui les faisaient débarquer à la gare Montparnasse. Dans le quartier, subsistent encore des commerces d'époque comme Le Ti Jos, un pub fondé en 1937. Et si l'on s'aventure (beaucoup) on trouve même du Breizh Cola, le coca celte.
Jérémy travaille à la Crêperie Plougastel depuis six mois. Il raconte cet attachement particulier du quartier pour la culture bretonne : « Au mois de mai, la rue devient piétonne, c'est la fête de la crêpe, ça s'appelle la Crêpe Noz. On met des terrasses partout, les gens mangent des crêpes toute la journée, et des musiciens bretons viennent jouer ». La réussite du quartier, c'est qu'il semble plaire autant à ses habitants qu'à ses commerçants. Laura, crêpière « de mère en fille », affectionne particulièrement Montparnasse pour son aspect populaire, « mais populaire un peu bourge hein ». Lorsqu'elle ne sert pas des galettes au Sarrazin, la patronne du Petit Josselin aime se promener dans le cimetière du Montparnasse, à deux pas d'ici : « Il y a pleins de tombes de gens célèbres, qui sont aujourd'hui des œuvres d'art. C'est un vrai musée à ciel ouvert ».
« Alea jacta est : ils sont bavards, à la gare de l'Est. Alea jacta ouest : à Montparnasse aussi », disait l'humoriste Pierre Desproges. On confirme, les Montparnos ont des tas de choses à raconter.
Le mot des voisins
Combien ça coûte ?
Les gens
Les bonnes adresses
Ti Jos, crêperie, 30 rue Delambre
Lucernaire, théâtre, 53 rue Notre Dame des Champs
Les 7 Parnassiens, cinéma, 98 Boulevard du Montparnasse
Les Deux Cigales, restaurant, 8 rue Bréa
Le Théâtre de Poche-Montparnasse, 75 boulevard du Montparnasse
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Cet article fait partie du projet de Cafébabel, Meet My Hood, qui a pour objectif de faire découvrir les quartiers des principales villes européennes. Si tu veux montrer ton quartier sous un nouveau jour, écris-nous !