Meet My Hood : Faubourg Saint-Denis
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Principales artères de l'avancée de la gentifrication parisienne, les rues de Strasbourg Saint-Denis sont surtout connues pour empiler les restos bios et les barbus. Le quartier possède pourtant une histoire que les Stan Smith n'ont pas fini de piétiner. Excursion chaloupée dans le Faubourg entre les kebabs, les primeurs et les pigeons. Et beaucoup, beaucoup de monde.
Il faut faire gaffe quand même. Quand on met les pieds rue du Faubourg Saint-Denis (10ème arrondissement de Paris), il ne faut pas en mettre un trop près des pigeons, sous l'arche, sous peine de se faire emplumer. Puis, descendre tranquille en s'excusant auprès du jeune qui distribue les tracts des peep-show, reprendre appui et faire attention à l'étable de l'Indien qui vend des Div-X, enjamber le clochard allongé devant Carrefour, traverser la route pour doubler deux mamies sénégalaises qui surveillent leurs tickets de caisse, se boucher l'oreille gauche à hauteur du primeur pour sauver son tympan de la promo sur les fraises, le nez pour pas renifler la pisse sur le mur de l'école et continuer de zigzaguer pour finir par faire 100 mètres en 15 minutes.
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Le Ventre de Paris
Il faut avoir le permis pour marcher rue du Faubourg-Saint-Denis. Je descends consciemment de chez moi sans musique dans les oreilles pour ne pas me priver d'un sens. Parfois, une fois que je suis arrivé au but, je me retourne pour admirer le spectacle. Il est 9h45 et c'est déjà le bordel. Le temps n'a pas effacé le phénomène. Il y a quatre siècles, l'endroit était déjà connu pour son agitation. La rue du Faubourg-Saint-Denis s'est longtemps tenue en dehors des murs de Paris, dans le « faux bourg », symbolisé aujourd'hui par la porte Saint-Denis. Là, grouillait une micro-société aux allures de cour des miracles qui nourrira autant le folklore que Le Ventre de Paris d'un certain Émile Zola. Aujourd'hui, les marchands des quatre saisons ont été remplacés par les primeurs et les petites gens par le monde entier. Au dernier comptage, on recense plus de 130 nationalités dans le quartier. Dans les faits, on trouve beaucoup d'Indiens dans les passages, des Africains dans les salons de coiffure, des Pakistanais dans les échoppes, des Turcs dans les restos et des Kurdes dans les manifs.
Depuis quelques années, le quartier est aussi « victime » d'un mal contemporain : la gentrification. Plus qu'un autre, le 10ème arrondissement serait en passe d'être colonisé par des hordes de jeunes hipsters. À coups de cocktails français et de pain sans gluten, ils repousseraient les autre communautés vers le nord pour n'en asseoir qu'une : celle de l'élite blanche, bien dans ses Stan Smith. C'est un peu vrai, mais c'est surtout l'avis d'une intelligentsia littéraire qui aime toujours autant se caricaturer. Sous les pavés, des pages de clichés sur le quartier. Des clichés que les personnes qui sont nées ici ou qui viennent d'y habiter déconstruisent. Avec le sourire.
Le mot des voisins
Combien ça coûte ?
Le maxi best-of : le Daily Syrien
Les gens
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Cet article fait partie d'un nouveau projet de cafébabel, Meet My Hood, qui a pour objectif de faire découvrir les quartiers des principales villes européennes, en chantant.
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