Martin Sonneborn veut reconstruire le mur de Berlin
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Au pays des politiques ternes et au discours monocorde, l'humoriste pince-sans-rire est roi. Il s'appelle Martin Sonneborn. A la tête du PARTEI, formation revendiquant 8 000 adhérents, Sonneborn s'engage pour une société « humaine, pacifique et juste », où « l'effort soit récompensé » et qui ne « laisse personne au bord de la route ». Le tout garanti, bien sûr, sans langue de bois.
Et les axes d'action sont clairs : il suffit de reconstruire le Mur de Berlin, stocker des déchets nucléaires à Prenzlauer Berg ou ressusciter Knut.
L'ancien rédacteur en chef du magazine satirique Titanic ne recule devant rien pour convaincre. Comme en août dernier, où, pour donner une leçon au NPD, il traversa la Porte de Brandebourg accompagné de 30 sympathisants, une torche à la main, en référence à la retraite aux flambeaux nazi de 1933. « Nous maîtrisons les méthodes de l'extrême-droite mieux que l'extrême-droite elle-même » dit-il, triomphant.
Son coup de force ? Qu'une délégation du PARTEI soit reçue par le principal parti d'opposition géorgien. Un exploit à nuancer. Qui oserait congédier 25 Allemands en attaché-caisse ?
En costume impeccable, Sonneborn écume les plateaux télé, où son air grave et son ton d'expert, surlignés par un début de calvitie, le posent en homme compétent. Alors, il n'oublie pas d'insister sur la modernité de son parti, à la pointe du populisme et du manque de contenu, qu'il appelle d'ailleurs à dépasser, le plus important étant « d'avoir l'air sympa à la télé ».
Rappelant les Yes Men, Sonneborn critique le jeu politique actuel que les politiques professionnels, derrière leur respectabilité, transforment régulièrement en farce.
Article publié dans le numéro d'octobre de Berlin Poche.
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