Maria Dragus: petit prodige deviendra grande
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Maria Dragus n’avait que 14 ans quand elle a joué son premier grand rôle dans « Le ruban blanc » de Michael Haneke. Celle qui avait été choisie comme European Shooting Star 2014 à la Berlinale veut désormais franchir un palier.
Article publié originellement sur le blog Berlinale Bloggers de l'Institut Goethe.
« Je peux parler français un peu, ça ressemble beaucoup au roumain ». En cet après-midi de Berlinale, Maria-Victoria Dragus dans sa robe blanche enchaîne certes les interviews mais son énergie est intacte et c’est avec un grand sourire qu’elle se prête au jeu. Surtout si elle peut s’amuser à tenir une partie de l’interview dans un excellent français. La jeunesse actrice aura bientôt vingt ans et sa malice et son enthousiasme d’être déjà bien installée à Berlin se lisent sur son visage. « C’est la quatrième fois déjà que je suis à la Berlinale. Je me sens déjà un peu comme une hôte. Hier je suis allé montrer à mon collègue anglais un restaurant de currywurst ».
Haneke comme déclencheur
En français, en allemand, en anglais mais aussi en roumain, son pays d’origine, Maria Dragus virevolte lors de cette Berlinale. Pourtant les rôles qu’elle a endossés jusqu’alors n’ont pas été des plus faciles. A commencer par Klara, la fille du pasteur, dans le film encensé par la critique : Le ruban blanc. « Je ne connaissais pas vraiment Haneke avant de voir le film. Puis j’ai regardé Caché et je me suis dit que ca allait être un vrai défi. Mais il a été très attentif avec nous, très professionnel. Sur le tournage nous avions aussi un coach afin que les enfants puissent s’approprier l’histoire très dure du film ». Le film est un triomphe et Maria Dragus atterrit sur les marches de Cannes où le film obtiendra la palme d’or. « Etre sur le tapis rouge de Cannes, c’était fou. Pendant la projection, je n’arrivais pas à comprendre que c’était moi à l’écran. Quand j’ai vu cette qualité du travail de Haneke, j’ai dit à mon père : C’est décidé, je ne veux plus faire que ca, je veux être actrice ». Maria Dragus empochera même à 15 ans seulement le Deutscher Filmpreis du meilleur second rôle. Elle enchaîne avec Wer, wenn nicht wir sur les coulisses de la R.A.F. où elle joue la sœur de Gudrun Ensslin. Un film qui a également déclenché le débat à la Berlinale. Puis avec Tue moi d’Emily Atef tourné en partie à Marseille.
Plus une petite fille
Désormais, le talent prodige veut changer de palier. A bientôt 20 ans, elle ne veut plus jouer les rôles de petites filles. « Il est temps de passer à autre chose. Je prépare actuellement une trilogie avec la chaîne ZDF qui concernera une histoire entre l’Est et l’Ouest. Et je pourrai enfin jouer le rôle d’une adulte ». Quant à un changement de répertoire, peut-être en direction d’une comédie romantique? « Ah, ce serait génial. A Paris évidemment, j’adore cette ville. Mais il faut d’abord que j’améliore mon français ». L’appel est lancé.
Sébastien Vannier
blogue pour Goethe.de/France depuis la Berlinale.
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Février 2014