L’Ukraine, marionnette piégée ?
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La machine diplomatique mondiale est en ce moment complètement embourbée dans le dossier ukrainien, tirant les ficelles des négociations et exerçant une forte pression sur le pays. Les déclarations et les accusations des dirigeants politiques planent au dessus de l’Europe, de la Russie et des Etats Unis et atterrissent toujours en Ukraine.
Les divisions linguistiques, ethniques et culturelles ont augmenté de façon exponentielle ces derniers mois ; la communauté internationale, malgré certains efforts, ne parvient toujours pas à y trouver le bon remède.
Des sanctions inapplicables
Sur le ring international, la Russie est plus que disposée à intervenir militairement pour défendre ses propres intérêts, elle l’a déjà prouvée en République Autonome de Crimée. Les Etats Unis, le deuxième adversaire, a menacé la Russie de mettre en place des sanctions économiques (pays qui représente seulement 1% du commerce outre atlantique). Le géant américain a cependant reçu en réponse le même avertissement de la part de la Chine, alliée fidèle du président Russe Vladimir Poutine, rendant ainsi toute manœuvre impossible.
Dans le dernier coin du ring se trouve le Conseil de l’Union Européenne. Il se réunit extraordinairement ce jeudi 6 mars pour tracer une feuille de route et ainsi décider des potentielles sanctions envers la Russie. Cette dernière option, préférée par les Etats Unis, pourrait rester lettre morte à cause de la dépendance énergétique des pays membres de l’UE. La Russie fournit environ 30% du gaz et du pétrole à cette dernière, et représente le troisième partenaire commercial de l’UE au niveau des exportations. Fait intéressant, l’Ukraine est aussi le pays par lequel passe 80% du gaz Russe en territoire européen. *Voir carte des pipelines ukrainiens.
Le soutien économique, quelles conséquences ?
Le poids lourd de l’UE, Angela Merkel, s’est montré favorable à une médiation ; un fait compréhensible si on sait que 36% de la consommation allemande de gaz est importée de Russie. Il a été récemment décidé de soutenir économiquement l’Ukraine : les Etats Unis ont proposé de prêter 1 milliard de dollars tandis que l’UE a elle proposé 11 millions. Dans cette même idée, le président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, a déclaré que « c’est la première fois en plusieurs années que nous pouvons percevoir une réelle menace à la stabilité et à la paix globale ».
Dans ce combat globalisé c’est l’Ukraine qui prend tout les coups, il ne faut pas oublier que cette « menace réelle et globale » vient d’un niveau local et peut déboucher sur la fracture d’un pays, ou au pire, une confrontation civile.
*http://www.businessinsider.com/heres-one-economic-reason-russias-invasion-of-crimea-pulls-in-europe-2014-3#ixzz2v5XkV62D