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L’UE joue la carte de la gouvernance urbaine

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Bruxelles mise sur l’aménagement des périphéries urbaines et l’emploi des jeunes afin de relancer les banlieues en crise. Et rappelle que les fonds structurels appropriés existent.

Aménagement des banlieues, actions en faveur d’une meilleure viabilité des grands ensembles urbains, participation de la société civile aux politiques de développement. Voilà quelques uns des ingrédients de la « gouvernance urbaine », un des instruments les plus utilisés par l’Union européenne dans la lutte contre la discrimination et la marginalisation des immigrés. Cette stratégie découle d’un constat évident : la multiplication des phénomènes de ghettoïsation, de ségrégation et d’exclusion sociale trouve justement ses racines dans les banlieues des grandes villes européennes. Il suffit de jeter un œil aux cités parisiennes, au cœur de dramatiques évènements depuis plus de 3 semaines.

Unité, égalité, européité

Un rapport sur les défis pour la gouvernance urbaine dans l’Union européenne, émis par la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, soulignait déjà lors de sa publication en 1998 le fait que Bruxelles accorde de plus en plus d’importance à des sujets comme le développement territorial ou la planification stratégique des grandes agglomérations.

La lutte communautaire contre les discriminations se fonde sur le nouvel article 6 A du Traité d’Amsterdam : l’Union est libre de prendre les mesures nécessaires en vue de combattre toute discrimination fondée sur le sexe, la race ou l’origine ethnique, la religion ou les croyances, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle. Elle peut ainsi adopter certaines mesures en vue d’harmoniser la législation des Etats membres dans ce domaine. En 2000, le Conseil des Ministres a renchéri en approuvant une directive sur la discrimination raciale, une autre sur la discrimination en termes d’emploi et, cerise sur le gâteau, a approuvé le Programme d’action communautaire de lutte contre la discrimination pour la période 2001-2006.

EQUAL et URBAN II : la renaissance des banlieues

Mais, outre les nombreuses déclarations d’intérêt, que compte faire l’Europe ? Concrètement. En plus des directives, l’UE a débloqué des fonds considérables. Par le biais du Fond européen de développement régional (FEDER), le programme URBAN II, dont la seconde phase court de 2000 à 2006, a financé à hauteur de 728,3 millions d’euros des projets d’aménagement urbain de 70 zones en crise sur l’ensemble du territoire des 25. URBAN II exige une approche créative et innovatrice de l’aménagement, un développement durable et l’implication de la population régionale. Jusqu’aujourd’hui, le programme a subventionné la rénovation de centaines de bâtiments et d’espaces publics, l’accès à la formation pour les classes sociales défavorisées, des systèmes de transports publics respectueux de l’environnement, la création de systèmes plus efficaces de gestion de l’énergie et l’utilisation d’énergies renouvelables. Le tout en multipliant la création d’emplois au niveau local.

Des emplois qui sont également au cœur du projet EQUAL, financé par le Fonds social européen (FSE). EQUAl représente 3,274 milliards d’euros répartis sur sept ans (2000-2006) destinés à combattre l’exclusion sociale et les discriminations fondées sur l’origine raciale ou ethnique. Ce programme mise sur l’insertion professionnelle, l’esprit d’entreprise, la capacité d’adaptation et l’égalité des chances. Mais il faudra attendre la fin de l’année pour en apprécier les résultats. En effet, d’ici le 31 décembre 2005, la Commission européenne présentera un rapport d’évaluation sur l’application du programme. D’ici là, l'instance de décision communautaire et les autorités françaises devaient se rencontrer le 17 novembre dernier pour discuter d’une ré attribution d’une allocation de 50 millions d’euros, somme originellement destinés à la « revitalisation » urbaine en France. L'avenir dira si elles doivent oui ou non détourner ce fonds, déjà attribué mais pas encore dépensé.

Translated from L’Ue gioca la carta della “governance urbana”