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L'OVNI Alexandre Astier pour la première fois à Bruxelles

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Bruxelles

Crise, traités négociés en secret, peur et haine de l’autre, on peut dire « qu’on en avait gros » en ce début d’année 2015. C’était avant d’aller à l’excellente exo-conférence d’Alexandre Astier. Le génialissime créateur de Kaamelott (mais aussi acteur, scénariste, musicien…) nous a déconnectés et embarqués dans l’espace, le temps de deux représentations au théâtre Saint-Michel.

La salle Art Déco du théâtre Saint-Michel inauguré en 1932 affiche complet ces 23 et 24 janvier pour accueillir Alexandre Astier - pour sa première représentation en Belgique. Les spectateurs venus voir un spectacle comique vont avoir droit à une représentation qui va bien au-delà. Allez, c’est parti pour 1h30 de spectacle et de surprises !

A priori, nous assistons à une conférence. Alexandre Astier, en costume, va nous parler de l’univers, des extraterrestres et déconstruire les théories loufoques élaborées depuis toujours par l'Homme (pour faire simple). On commence à la manière des conférences de TED, à l’américaine, avec budget son et vidéo à l’appui. Mis en scène par Jean-Christophe Hembert (Karadoc pour les intimes de Kaamelott), le spectacle se déroule dans une ambiance futuriste (mais aussi historique) inspirée, et est truffé de  références à la galaxie geek : Roswell, Superman et le Daily Planet, Star Wars en vitesse lumière, le casque d’Iron Man… Et puis, sans même s’en apercevoir, on finit dans un vaisseau spatial.

Dans ce spectacle, on retrouve finalement tout ce pour quoi on aime le travail d’Alexandre Astier, marqué par un incroyable éclectisme. On rit, beaucoup, mais on se laisse aussi embarquer dans une véritable histoire. Et on apprend : c'est aussi ça, le but de l'exo-conférence !

De manière plutôt rationnelle, et invoquant parfois le raisonnement par l’absurde, on se demande s’il est possible qu’un jour nous rencontrions (ou si nous avons déjà rencontré) des êtres de l’espace. On croise les grands penseurs (Pascal, « le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie », très profond on vous l’accorde) et astronomes de l’Histoire dans leurs ennuis quotidiens (« on dit Copernic ou nich ? » demande un sympathique clerc). Là, on retrouve un autre ressort du travail d’Alexandre Astier : la mise en scène d'une minorité, voire d'une seule personne qui réfléchit (dans Kaamelott mais aussi dans sa pièce précédente ; il y interprétait Jean Sébastien Bach donnant une leçon…) face à une masse de « pécores » incultes, lourds, parfois sympathiques et toujours étonnants. Mais finalement, pourquoi des extraterrestres auraient-ils envie de nous rencontrer, en admettant qu’ils contournent les lois de la physique ? Parce qu’on leur a envoyé une superbe plaque d’une clarté irréprochable ?

Bref, Alexandre Astier propose un très agréable moment et y exprime encore une fois son génie (oui oui, on n’a pas peur des mots). Pour ceux qui attendent impatiemment la suite, Kaamelott devrait prendre la forme d’une série présentant la vie des clans sous la direction de Lancelot, puis de plusieurs films. C'est donc un Alexandre Astier génialement pédagogue qui nous guide à travers sa conférence, nous apprenant au passage que notre galaxie aurait un goût de framboise. Une belle première bruxelloise, qui nous laisse le sourire aux lèvres, la tête dans les étoiles et un arrière goût de formiate d’éthyle...