Louer un appart à Paris : aubaine ou arnaque ?
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Amélie MarinBeaucoup de jeunes européens ont vu se réaliser leur rêve d'avoir l'opportunité de vivre à Paris. Mais ce rêve peut finir par devenir un cauchemar si, quand arrive le moment de chercher un appartement à louer, ils se voient confrontés à une arnaque.
C'est la situation qu'ont dû affronter beaucoup de jeunes qui ont fait face à la difficile tâche de trouver un hébergement dans la capitale de la France. Les victimes ont eu recours, comme la majorité des étudiants, à des pages Internet spécialisées dans la location d'appartements, puisque c'est habituellement l'option la plus pratique et la moins coûteuse (rares sont les étudiants qui peuvent se permettre de voyager pour chercher un toit).
Dans un pot de fleurs
Sur ces pages, certains ont trouvé plusieurs annonces pour de beaux appartements à prix raisonnables, avec différentes photographies, mais toujours avec la même structure. Cependant, la réalité est tout autre et, ou bien les appartements ne correspondent pas à la réalité, ou bien ils n'existent même pas. Ce qui se cache derrière ces fausses annonces sont de nombreux réseaux d'escrocs qui fonctionnent, presque toujours, de la même manière : après le premier contact par courrier électronique (ils ne donnent généralement pas de numéro de téléphone de contact et, s'ils le font, ils ne répondent pas), le prétendu loueur assure qu'il se trouve loin de la ville, normalement parce qu'un proche est malade ou pour raison professionnelle.
Malgré cela, il offre à la personne intéressée la possibilité de voir elle-même le logement. Pour ce faire, on lui demande une quantité d'argent en échange de quoi on lui propose de lui envoyer quelqu'un pour lui montrer l'appartement, d'envoyer les clés et le contrat par l'intermédiaire d'une entreprise de messagerie ou, le plus fréquemment, de laisser les clés sous un paillasson ou dans un pot de fleurs.
Une escroquerie qui se répète
Le patron est toujours le même et, de fait, les e-mails qu'ont reçus beaucoup de victimes sont totalement identiques. Après cela, les victimes ont cessé d'avoir des nouvelles de la personne qui allait leur louer l'appartement. Beaucoup ont juste perdu du temps dans leur recherche, mais d'autres ont fini par payer des mensualités pour des appartements fictifs ou, pire encore, se sont retrouvés dans une ville qu'ils ne connaissaient pas sans endroit où vivre, obligés de payer un hôtel ou une pension et de recommencer leur recherche à zéro.
Ainhoa Muguerza, qui a suspecté l'arnaque avant d'en arriver à payer, a eu un peu plus de chance. Ainhoa a commencé à chercher un appartement à louer pour son séjour Erasmus à Paris alors qu'elle était encore en Espagne, et a elle aussi utilisé ces pages web, sur lesquelles elle a trouvé de nombreuses offres intéressantes. À sa grande surprise, elle s'est retrouvée avec sept fois la même réponse après avoir fixé une date pour visiter l'appartement avec le loueur. Et même si elle n'a finalement pas été arnaquée, elle souligne la « frustration » d'avoir perdu tout ce temps, « quand le fait même de chercher un appart à Paris est déjà hyper compliqué ».
Et cela, Ángela Frasquet le sait bien. Elle avait entendu parler des arnaques aux locations à travers Internet et s'attendait aussi à ce que les contacts par le web pouvaient aussi prendre du temps. C'est pour cela qu'elle a choisi d'avoir recours à une agence, même si cela ne fut pas facile non plus. Ángela explique que toutes les agences de Paris lui ont demandé « un salaire trois fois supérieur au loyer mensuel », ce qui, pour un étudiant en stage, est pratiquement impossible. L'autre option que proposent ces agences (et toutes ne le font pas) est de signer un contrat avec un garant, qui doit nécessairement être Français, ce qui est de nouveau un problème évident pour les étudiants ou travailleurs étrangers. Par chance, Ángela a pu recourir à un garant et louer un studio en banlieue.
La première astuce est de se méfier
Malheureusement, ce type d'escroqueries par Internet est devenu banal, pas seulement à Paris, mais dans de nombreuses autres villes européennes. On a déjà découvert différents cas en Europe, et on trouve sur la toile des centaines de forums dans lesquels on traite ce thème. C'est pour cela que, pour éviter de devenir une victime de plus, il faut prendre en compte une série de recommandations.
La première est de se méfier d'annonces dans lesquelles les prix sont trop bas, parce que si cela paraît trop beau pour être vrai, il se peut que cela ne le soit pas. Mais si, même ainsi, on en arrive au contact par e-mail, il faut faire attention aux données personnelles du loueur, qui doit être bien identifié. Il faut également prêter attention aux courriers suspects, dans lesquels apparaissent trop d'informations personnelles, ce qui n'est pas habituel, qui sont mal traduits ou sont trop insistants pour conclure le marché.
Bien sûr, le plus important est d'éviter d'envoyer la moindre somme d'argent avant d'avoir vu l'appartement (encore moins la totalité), et, s'il n'y a pas d'autre solution, de s'assurer de d'abord demander une copie du document d'identité du loueur et tout autre document prouvant qu'il est bien le propriétaire de l'appartement. Il convient également d'éviter les agences de transfert d'argent, puisque les banques offrent beaucoup plus de garanties en cas d'arnaque. Mais, si malgré tout cela, les escrocs s'en font qu'à leur tête, il ne faut pas hésiter à les dénoncer. Et ne pas permettre que cette mauvaise expérience provoque le découragement au moment de continuer à chercher un appartement à Paris, ou dans tout autre ville.
Translated from Alquilar piso en París: ¿Ganga o estafa?