L’ONU s’impose dans le ciel libyen (et plus si affinité)
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euro topicsLe Conseil de sécurité des Nations unies a décidé jeudi d'établir une zone d'exclusion aérienne en Libye et de recourir à d'autres mesures militaires. Si certains commentateurs jugent cette intervention justifiée mais tardive, d'autres mettent en garde contre de possibles aléas.
El Periódico de Catalunya – Espagne : Le moins que l’ONU peut faire
La mise en place d'une zone d'exclusion aérienne est la moindre des choses que l'on pouvait attendre de la communauté internationale, indique le quotidien de centre-gauche El Periódico de Catalunya avec soulagement : « La résolution adoptée hier soir par le Conseil de sécurité des Nations unies a dissipé le sentiment que la catastrophe japonaise éclipsait les massacres sauvages en Libye et que le colonel Kadhafi pouvait intervenir impunément contre l'opposition jusqu'au dernier homme. … La résolution adoptée autorise la communauté internationale à faire cesser toute tentative du dictateur libyen à poursuivre les bombardements aériens. Elle s'engage en même temps à protéger la population civile dans la mesure de ses pouvoirs mais sans recourir à une intervention terrestre. C'est le minimum que l'on pouvait attendre des grandes puissances pour mettre fin au massacre, surtout après la requête par la Ligue arabe à l'ONU de fermer l'espace aérien. »
(Article publié le 18.03.2011)
Rzeczpospolita – Pologne : Kadhafi a déjà gagné
La décision du Conseil de sécurité de l'ONU d'établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye intervient trop tard, car le dictateur Mouammar Kadhafi a déjà repris le contrôle du pays depuis longtemps, estime le quotidien conservateur Rzeczpospolita : « Demain ou dans une semaine, il pourrait y avoir un bain de sang [dans le bastion rebelle] de Benghazi. Et l'Occident devra se demander pourquoi nous n'avons rien fait pour empêcher un nouveau Rwanda où une nouvelle Bosnie. Des films et des livres bouleversants paraîtront sur la révolution écrasée par le dictateur. C'est malheureusement le scénario probable pour la Libye. Les révolutionnaires qui ont libéré tout l'Est du pays et plusieurs localités à l'Ouest de la domination de Mouammar Kadhafi perdront malgré tout le combat au final. »
(Article publié le 18.03.2011)
Die Welt – Allemagne : L'Allemagne frileuse face à Kadhafi : une honte !
La décision par l'ONU d'autoriser la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne pourrait se retourner contre elle, estime le quotidien conservateur Die Welt, très critique à l'égard de Berlin : « L'Allemagne s'est distinguée de manière honteuse par sa volonté de freiner les velléités d'intervention des Américains, des Français et des Britanniques. … Mais que feront Merkel et Westerwelle si Kadhafi reste au pouvoir ? 'Normaliseront'-ils de nouveau leurs relations avec un régime dont la dimension meurtrière est apparue pleinement aux yeux de la planète ? Dans une rhétorique sarcastique à l'accent 'anti-impérialiste', Kadhafi et son fils Saïf menacent déjà l'Occident de représailles et s'autorisent la suffisance d'exclure 'avec magnanimité' l'Allemagne de cette tirade - ce qui est embarrassant pour Berlin. … La position allemande marque surtout une rechute au niveau de conscience de 1992, lorsqu'on redoutait une intervention prématurée dans les Balkans comme le diable l'eau bénite. Cette omission avait dû par la suite être corrigée par deux interventions militaires massives. »
(Article publié le 18.03.2011)
De Standaard – Belgique : Le retour de l’ingérence ?
La décision du Conseil de sécurité de l'ONU d'instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye est une bonne chose mais pourrait avoir des conséquences dangereuses, estime le quotidien De Standaard : « Nous savons depuis la guerre en Irak qu'une guerre est imprévisible dès son premier jour. … Ce n'est pas une invasion, mais l'exemple du Kosovo en 1999 montre que cela peut durer un certain temps avant qu'un dictateur ne cède devant des attaques aériennes, d'autant que [le président serbe] Slobodan Milošević était un homme très rationnel par rapport à Kadhafi. Cela pourrait devenir une guerre longue. Cela suscite de nombreuses questions d'ingérence dans une guerre civile. Si l'on arrive dans le meilleur des cas à bloquer l'offensive militaire de Kadhafi, que faire ensuite ? Continuer de voler au-dessus de la Libye ? Armer les insurgés ? Quel est le plan B si ce scénario échoue et que la zone d'exclusion aérienne n'amène pas Kadhafi et son armée à la raison ? Faudra-t-il encore envoyer des troupes terrestres ? »
(Article publié le 18.03.2011)
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Translated from Libyen-Krieg ohne deutsche Soldaten: Uno geht gegen Gaddafi vor