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L'Italie de Berlusconi vue par l'Europe : un pays épuisé

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Pierre Guyot

Politique

Malgré les interminables scandales de corruption, de manipulation et de chutes de gouvernement, Silvio Berlusconi - le Premier ministre italien qui a gouverné le plus longtemps depuis la Seconde Guerre mondiale - s'accroche toujours au pouvoir. Une motion de censure vient une nouvelle fois d'être surmontée.

Les médias européens dressent toutefois le portrait d'une Italie fatiguée et sans issue, sans envie, sans alternative politique. Le démontrent Berlusconi lui-même, et la plus grande explosion de violence dans les rues depuis les années 70... Revue de presse.

La Stampa - Italie : L'Italie est épuisée

Lorsqu'elle a appris que la motion de censure n'atteindrait pas Silvio Berlusconi, la rue italienne a connu un éclatement de violences. La politique égocentrique a perdu tout contact avec le peuple : c'est l'interprétation du journal libéral La Stampa : « La politique fermée du Palais [Chigi, résidence du Président du Conseil] règle ses comptes avec elle-même (...). Dehors, la ville brûle. On ferme à double-tour les portes du Palais pour séparer deux mondes qui ont l'air de vivre à des années-lumières l'un de l'autre. Les colonnes de fumée (...) nous font penser aux années 70 (...). Regardons plutôt à Londres, (...) dans la Grèce des incendies de rue, où ces jeunes hors de contrôle n'ont plus aucun point de repère, ni dans les partis ni dans leurs médiations, (...) et sont convaincus d'avoir le droit de donner libre court, dans les rues, à la rage qu'ils ont devant une vie qui s'annonce précaire. (...) Il est certain que les jeunes qui jouent à la guerre avec casques, essence, cagoules et bâtons ne sont pas l'Italie, mais les hommes politiques devraient pouvoir regarder au-delà des incendies et s'apercevoir qu'il y a une majorité silencieuse, épuisée, qui n'est même plus capable d'avoir des illusions. »

(Article du 15.12.2010)

Mladá fronta Dnes - République Tchèque : La tragédie, c'est qu'il n'y a pas d'alternative à Berlusconi

Il n'est pas possible de faire plier politiquement Silvio Berlusconi, parce que personne ne peut lui faire face en Italie, selon le journal libéral Mladá fronta Dnes : « On pensait que c'était le début de la fin. L'amitié avec son allié Fini s'était terminée à l'été. Dans la foulée, quatre ministres et des dizaines de députés avaient quitté les rangs de la majorité. La motion de censure devait confirmer la rupture. Mais les pro-Fini, néanmoins, n'étaient pas si décidés que cela à tourner en ridicule le Gouvernement. La crise économique règne aussi... Alors, Berlusconi continue. (...) "Je suis le meilleur Premier ministre italien des 150 dernières années", se vante-t-il. Et même s'il se permet de blaguer avec le Premier ministre russe Poutine en disant que lui et son homologue pourraient gouverner jusqu'à leurs 120 ans, le secret de sa longévité ne réside pas dans une quelconque formule maison. Ce qui se passe en Italie, c'est simplement qu'il n'y a personne qui puisse se mesurer à lui ni même oser l'affronter. »

(Article du 15.12.2010)

El Periódico de Catalunya - Espagne : Berlusconi se sauve, mais le pays coule

Une fois connu le succès de Silvio Berlusconi, des opposants au Gouvernement et la police se sont affrontés dans de violentes altercations à Rome et dans d'autres villes italiennes. Selon le journal libéral de gauche El Periódico de Catalunya, le pays est hors de contrôle : « L'agonie de l'actuel système politique italien se prolonge, une fois de plus, dans un climat de putréfaction. Il n'y a pas que les histoires de sexe dans les résidences du Premier ministre ou les révélations de Wikileaks. (...) Un nouveau front s'est ouvert, celui de la rue, où la violence a éclaté hier, avec une intensité jamais vue depuis les années de 70, les années de plomb, un des pires cauchemars de l'Italie contemporaine. Au moment où l'Italie a le plus besoin d'un Gouvernement solide pour surmonter la crise politique et économique, le désordre règne. Berlusconi se sauve, mais le pays coule. »

(Article du 15.12.2010)

De Morgen - Belgique : Le secret d'Il Cavaliere : c'est un modèle pour beaucoup d'Italiens

Le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, a de nouveau démontré qu'il était un maître dans l'art de la survie politique, ce qui inquiète le journal De Morgen : « Berlusconi est un homme de téflon, imperméable à tout. Le fait qu'il tienne les médias à sa botte, lesquels inondent le peuple de sa version des faits, l'aide grandement, mais l'explication est à chercher plus loin. (...) Une autre théorie moins poétique provient de la réaction de sa fraction, qui après sa victoire au Parlement, a fait flotter avec acharnement des drapeaux italiens. Dans un pays mis à mal économiquement, dans lequel les femmes du peuple rêvent surtout de faire carrière comme top models dans un show télé de Berlusconi, et les hommes jalousent la prospérité de l'intouchable Président du Conseil, supermacho au pouvoir attractif débordant, Silvio Berlusconi semble incarner un modèle de l'identité italienne pour une grande partie de la population. »

(Article du 15.12.2010)

28 pays, 300 médias, 1 revue de presse. La revue de presse eurotopics montre quels sont les thèmes qui font bouger l'Europe, en reflétant la variété d'opinions, d'idées et de tons.

Photo: (cc)sinistraeliberta/flickr

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Translated from La Italia de Berlusconi: Europa ve un país agotado