L'Iran de Hassan Rohani
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Les droits humains se dégradent en Iran
Par Claire Eliana
Dans son sixième rapport sur la situation des droits de l’Homme en Iran adressé à la session d’octobre 2014 de l’Assemblée Générale de l’ONU, M. Ahmad Shaheed précise que durant le premier semestre 2014, 411 personnes ont été exécutées en Iran dont 8 personnes qui ont été mineurs au moment des faits qui leurs sont reprochés. Le rapport de M. Ahmad Shaheed a été publié le mardi 7 octobre.
En dépit de l'interdiction opposée par le régime iranien sur son territoire, le Rapporteur Spécial sur les Droits de l'Homme en Iran, nous révèle une situation des droits et des libertés toujours aussi critique et alarmante. Les sévères et multiples violations des droits de l'Homme en Iran, suscitent la plus grande inquiétude et s'étendent à toutes sortes de répressions, toutes plus machiavéliques les unes que les autres.
L'élection du Président Rohani n'aura qu'accentué et multiplié la pratique des exécutions, de la torture, des traitements inhumains et dégradants, des détentions arbitraires et abusives, des procès dénués de procédure juste et équitable, des exécutions de dissidents et de mineurs, des amputations, de la peine de mort en recourant à des châtiments cruels, tels que les pendaisons publiques bien souvent suite à des délits mineurs.
Il est impératif également de mettre l'accent sur la discrimination croissante à l'égard des femmes et des défenseurs des droits des femmes. Dans ce régime avare en matière de libertés individuelles, encore plus envers les femmes, la Constitution iranienne affirme que la vie d'une femme ne vaut que la moitié de la vie d'un homme.
Selon Amnesty International, les autorités iraniennes continuent à diriger les établissements universitaires d’une main de fer, autorisant même les forces de sécurité et les agences du renseignement à superviser les procédures disciplinaires sur les campus. Les inlassables efforts visant à accroître le contrôle sur la liberté académique, à bannir les étudiants qui militent pacifiquement et à écarter les femmes et les minorités religieuses ont étouffé les institutions universitaires iraniennes, laissant peu de place à la liberté de pensée ou d’expression.
"Nous défendons le Talion"
Les femmes se voient interdites d’étudier certaines matières, et des quotas sont imposés afin de limiter le nombre d’étudiantes. L’accès aux études supérieures pour les minorités est bloqué ou restreint.
Depuis trois décennies, les autorités iraniennes mènent une campagne de répression sans pitié contre les étudiants et les universitaires, qui sont régulièrement harcelés, arrêtés ou empêchés d’étudier ou d’enseigner en raison de leur militantisme, de leurs opinions ou de leurs convictions pourtant pacifiques.
Toujours en ce qui concerne la liberté d'expression, notamment la censure sur internet, la liberté d'assemblée et d'association, on constate que les personnes incarcérées pour ces faits purgent des peines d'emprisonnement fondées sur des condamnations formulées de manière floue et confuse, telles que le "Mohareb" (ennemi de Dieu) ou bien "Corruption sur terre".
Sous la présidence "modérée" de Rohani, on constate encore que la situation des libertés civiles et politiques demeure très préoccupante, en outre il en va de même des droits des personnes appartenant à des minorités religieuses (Baha'is notamment) dont la liberté de conviction n'est pas respectée malgré les obligations internationales de l'Iran. On constate également que sous le mandat Rohani, il règne une répression extrêmement sévère et violente envers les prisonniers politiques sur lesquels une pression massive est exercée.
Mr Laridjani, président du présumé Centre des Droits de l'Homme du système judiciaire des mollahs, théoricien de la torture et de la lapidation, a défendu le bilan du régime actuel en ces termes : "Nous sommes fiers de ce système judiciaire. Nous défendons le Talion et même la lapidation."
Il est important de souligner que l'étendue des violations des Droits de l'Homme en Iran est telle, qu'il paraît presque impossible de toutes les mettre en lumière, et cela malgré les efforts renouvelés des diverses instances internationales de défense des droits de l'Homme et des Femmes, des avocats, des prisonniers politiques, des militants de tous bords…