L'exécution tragique d'un sympathisant de l'OMPI en Iran
Published on
Je vous invite à lire le communiqué du CFID signé par le magistrat François Colcombet, co-fondateur du syndicat de la magistrature, sur l’exécution d’un dissident politique reconnu coupable d’« être en guerre contre le Dieu » à l’issu d’un procès qualifié d’inéquitable par Amnesty International dans une Action Urgente:
Le Comité français pour un Iran démocratique (CFID) condamne dans les termes les plus vigoureux la pendaison en Iran du courageux prisonnier politique Gholam-Reza Khosravi, à l’aube du 1er juin, pour son soutien au mouvement d’opposition iranien démocratique et organisé, l’OMPI.
Ce père de 49 ans était accusé de « Moharebeh » (guerre contre Dieu) pour avoir «collaboré avec les médias affiliés à l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran » et « apporté une aide financière » à l'organisation. Cet ouvrier, militant de la cause démocratique en Iran, avait subi douze années de torture et de réclusion dans diverses prisons.
Son exécution est perçue comme une vengeance à l'égard des détenus politiques d’Evine qui avaient résisté mi-avril contre les mesures répressives dans les prisons iraniennes, provoquant un vaste mouvement de sympathie en Iran et dans le monde. G. Khosravi et les autres sympathisants de l'OMPI avaient joué un rôle clé dans le mouvement de protestation des détenus politiques.
Son exécution met en évidence l'absence totale de tolérance du régime iranien vis-à-vis des sympathisants de l'opposition organisée et toute la portée de leur message de changement dans la société iranienne. Khosravi a également été visé pour sa bravoure à défendre publiquement les positions de la Résistance iranienne. Il a payé le prix de son attachement aux principes de liberté et de justice en Iran. Il ne craignait pas les plus dures tortures et violences que les bourreaux exerçaient contre lui et sa famille.
En septembre 2013, lors d’une interview écrite sortie clandestinement de la prison, il avait déclaré : « J’ai été condamné à mort pour avoir dénoncé les sauvageries du Vevak et avoir refusé de collaborer et de faire une déclaration télévisée contre l’OMPI. Je n’ai aucune crainte de déclarer que je suis sympathisant de l’OMPI. Qu’ils me pendent à cause de ce soutien et de la rancune du régime contre cette organisation J’appelle mes interlocuteurs à se préparer à renverser ce régime criminel et inhumain et à n’épargner aucun effort pour se débarrasser de lui avec toutes ses factions pour ensuite instaurer la souveraineté populaire, la liberté, la démocratie, l’égalité et la justice pour tout un chacun dans notre pays. »
Le CFID adresse ses condoléances à la famille Khosravi et appelle le gouvernement français et les ONG à réagir avec vigueur pour condamner cet acte criminel sous le gouvernement Rohani.
Paris, le 1er juin 2014
Pour le CFID
François Colcombet